Avec ce film, Steven Spielberg exploite deux thèmes qui lui sont chers à savoir l'enfance et la seconde guerre mondiale. De plus, ce sera sa première approche réaliste de cet évènement juste avant La liste de Schindler.

Alors, j'appréhende toujours les films du tonton Spielberg qui traitent de l'enfance surtout après le très niais Hook ou encore son cultissime E.T qui souffre aussi de quelques ringardises.
Heureusement ce film évite ces écueils habituels assez habilement.

On est bien en face d'un drame, plus dur qu'il n'y paraît. En effet, Jamie, enfant gâté qui voue un culte aux aviateurs et légèrement dérangé se voit mêlé à toutes sortes de situations pour survivre une fois isolé.
En utilisant cet enfant comme témoin de toutes les horreurs de la guerre, Spielberg vient toucher de manière significative le spectateur. La prestation de Bale (sa première) contribue grandement à l'immersion et la réussite du film.
Classique dans son déroulement, ne vous attendez pas à de grands moments forts. C'est avec une certaine linéarité que les 2h30 passent plus ou moins vite. En effet, certaines scènes tirent en longueur, et l'intrigue demeure intéressante en dents de scie. La désagréable sensation de brasser du vide se fait sentir passer la première heure, mais heureusement, les 30 dernières minutes concluent de fort belle manière l'oeuvre.

Par contre Spielberg sait tenir une caméra et il le démontre une fois de plus ici. Ainsi, plusieurs plans viennent nous régaler la rétine et l'on ne peut que apprécier. L'image sur le site est une bonne représentation de la réussite plastique du film malgré l'angle de caméra pas tout à fait identique.

Le film se conclue sur la même image et le même thème sonore que lorsqu'il débute. Comme si, malgré le traumatisme, la vie continue et chacun essaye alors de redémarrer sa vie. Tout semble identique, mais pourtant dans le fort intérieur de chacun, les blessures ne guérissent pas, voir même pour notre personnage principal, modifient sa personnalité et sa vision des choses. (Jamie a grandit, et sa fascination pour la guerre s'estompe progressivement)

Cette approche légèrement cynique de l'enfance atteint un niveau de justesse remarquable.
On ne peut que regretter que ce film reste méconnu du grand public pourtant accessible et bien plus intéressant que certaines oeuvres du réalisateur.
Tchitchoball

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