Céline Rouzet, la réalisatrice d'En attendant la nuit, ne s'en cache pas : son premier long-métrage de fiction est inspiré par son vécu, un drame passé qui l'a touchée au plus près. En choisissant comme personnage central un vampire d'aujourd'hui, elle parle tout simplement de la différence ou du handicap, tout en l'intégrant à un contexte familial protecteur, autrement dit les liens du sang, dans une double acception. De ce point de vue-là, le film fonctionne plutôt bien avec une interprétation convaincante, à commencer par celle du débutant Mathias Legoût Hammond. Mais à son aspect de cinéma de genre, la réalisatrice ajoute de nombreux éléments habituels des Teen Movies, qui servent de déclencheur de situations dangereuses mais qui, dans le même temps, atténuent quelque peu la force de frappe du récit. Le mélange des genres est en soi un risque et il faut une certaine maturité pour le maîtriser, y compris dans des dialogues pas assez mordants et qui constituent très vraisemblablement le principal point faible d'En attendant la nuit. Mais les défauts du film et notamment son incapacité à passer la vitesse supérieure ne doivent pas masquer, même si cela peut paraître paradoxal, ce qu'il y a de prometteur dans la mise en scène et l'écriture de Céline Rouzet, pour qui ce film était une occasion de se faire les dents.