Avec sa séquence d’ouverture oscillant entre la scène et les coulisses d’un ballet, En Corps de Cédric Klapish a tout pour être un film léger et touchant : la musique sur lequel il repose donne un ton plutôt satisfaisant et encourageant. Malheureusement, ce plaisir éprouvé est de courte durée : les premiers dialogues entrent en dissonance avec ce que l’on a pu voir jusqu’ici. Tout est exagéré, à l’image du kinésithérapeute (incarné par François Civil) aux élans neuropathiques épris d’amour pour la protagoniste (Marion Barbeau). Rien ne semble vraiment naturel, tout est bien trop écrit (voire trop beau pour être vrai) et badigeonné à une sauce indigeste de développement personnel. Le récit initiatique qu’entreprend la danseuse est écrit d’avance et devient rapidement exaspérant : les situations qu’elle traverse sont soit téléphonées (la rencontre avec une mère spirituelle qui va lui redonner confiance en elle), soit cousues de fil blanc (une intrigue amoureuse qui sort de nul part). Le long-métrage donne ainsi la malheureuse impression de ne pas assez détailler ses situations, bien que la longueur du film — presque deux heures — pourrait faire penser le contraire.