Adapté du livre de Bernard Sachsé « Sur mes quatre jambes », le film apparaît dans l’ensemble improbable. Non pas par le valeureux combat qu’à mener l’auteur incarné par Albert Dupontel, mais simplement par un ensemble de détails incongrus qui posent une distance entre le spectateur et ce qu’il voit à l’écran. A titre d’exemple, lorsque Cécile de France visionne les rushs du film où a lieu le fameux accident, elle a la chance extraordinaire de voir l’action dans les moindres détails, avec un découpage et un montage de la scène digne d’un film de Belmondo. On ne devrait pas parler de rush mais bien d’un making of autour du cascadeur. Improbable. Comment Marc arrive t-il à acheter un quad flambant neuf alors qu’à la scène précédente la banque lui a coupé les vivres ? Improbable. Comment le stagiaire de l’avocat arrive à savoir qui est le destinataire d’un courrier timbré et cacheté ? Le nom est peut-être indiqué sur l’enveloppe, ok mais alors comment une avocate de renom ne reçoit au courrier qu’un seul pli ? Improbable. Je pourrai continuer ainsi en citant des dizaines d’exemples… J’avoue que lorsque l’on en est à ne voir que ce genre de détail, c’est que le film pose un vrai problème. Et pourtant il y a matière, Cécile de France tient là un de ces meilleurs rôles, Dupontel se révèle être un cascadeur surprenant, la Bretagne est plutôt bien filmée entre ses petits frimas du matin et ses teintes or et émeraudes de plein soleil. Mais ça ne prend jamais tout à fait. Certes on se laisse attendrir, on espère un happy end (qui sera bizarrement doublé d’ailleurs) et puis l’on passe à autre chose. Denis Dercourt semble être comme son héros, téméraire et généreux, cela ne l’empêche pas de se vautrer.