C’est toujours une expérience en soi d’aller voir un film de Salvadori.La comédie s’y entrechoque souvent avec le réel et le drame.Quand le spectateur passe du rire aux larmes, avec des dialogues béton, des acteurs utilisés sur plusieurs registres et postures, la pellicule a honoré son contrat haut la main.Adele Haenel dans son rôle de veuve pas si perdue est irrésistible et ça devient un détail.Mention spéciale donc à Pio Marmaï, qui a de loin, la prestation la plus barrée des personnages principaux.En passant de la douceur à la fureur dévastatrice,il est sur un équilibre instable tout au long de l’histoire.Vincent Elbaz, l’absent omniprésent en flic parfait ou dépassé pour son fils lors des histoires du soir de sa maman,arrache également de bonnes scènes.Bref,Salvadori revient en grande forme.En télescopant des scènes ( où un dialogue peut être réutilisé pour avoir un autre impact), en utilisant le running gag pour le plaisir du rire absurde ( exemple du serial killer au poste),en dosant idéalement En liberté pour éviter l’ennui et la redite.J’espère que le film trouvera son public car il le mérite grâce à sa mécanique élaborée,ses ruptures de ton et un casting aux petits oignons (le réalisateur rendant justement hommage à son « responsable de troupe »disparu à la fin du film).Allez voir En liberté et vous verrez ô combien certaines comédies mainstream de cette fin d’année sont vraiment surcotées.