La première inspiration du réalisateur Christian Carion (Joyeux Noel, Ne le dis à personne) est le récit de sa mère, qui comme 1/4 de la population française en 1940, s'est enfuie sur les routes de France. Au départ donc, une volonté de relater plusieurs anecdotes, comme celle de familles séparées qui se laissaient des messages sur les portes comme on jette des bouteilles à la mer, ou qui se retrouvaient de manière complètement fortuite.


Le thème de la migration donc, qui résonne vis à vis de l'actualité récente, avec les images de ces peuples qui fuient leurs pays dévastés par la guerre pour tenter leur chance en Europe.
Pour mon cas, ce thème résonne également avec l'histoire de ma grand-mère, émigrée hollandaise, se trouvait également sur les routes en 1940.


Coté acteurs, j'ai beaucoup aimé Olivier Gourmet (vu récemment dans Jamais de la vie), toujours charismatique et juste, qui joue le maire d'une petite commune de Picardie. Un homme simple, profondément attaché à la République, qui abandonne son village à contre cœur et se retrouve à la tête d'un cortège en destination de Dieppe.


L'acteur allemand August Diehl (vu dans la série The American, Inglourious Basterds) amène beaucoup d'intensité. Idem pour Joshio Marlon, le très jeune acteur trilingue qui incarne son fils.


Par contre, je suis moins enthousiaste pour le personnage Mathilde Seigner, la femme de Olivier Gourmet dans le film, qui fait très citadine, voir un peu vulgaire, alors que lui est un paysan épris de justice et d'humanité. J'ai trouvé que ce couple manque d'harmonie et fait peu crédible.


Petit mot également sur Laurent Gerra, dont la présence au casting me laissait assez perplexe au premier abord. Finalement il s'est avéré assez convaincant pour son premier rôle au cinéma, un rôle d'amoureux des bonnes bouteilles, qui s'empresse de déboucher son Chateau Petrus car "ça serait dommage de laisser ça aux boches".


Ce récit de gens (de nos parents) qui prennent la route fait réfléchir.
A l'époque déjà, il était question de fuir la guerre, de partir parce qu'il n'y avait pas d'autres choix.
A l'époque déjà, il était question d'accueillir des réfugiés, et de dépasser cette peur de l'autre, d'oublier que "celui qui arrive à pied n'est jamais le bienvenu" et d'oser la solidarité, la confiance, l'humanisme.


Un film qui nous rappelle notre histoire.
A méditer..


critique publiée sur http://critique-ouverte.blogspot.fr/2015/10/en-mai-fais-ce-quil-te-plait.html

aldanjack
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015 et Les meilleurs films sur l'Histoire de France

Créée

le 30 déc. 2015

Critique lue 372 fois

1 j'aime

aldanjack

Écrit par

Critique lue 372 fois

1

D'autres avis sur En mai, fais ce qu'il te plaît

En mai, fais ce qu'il te plaît
Eric31
7

Critique de En mai, fais ce qu'il te plaît par Eric31

En mai, fais ce qu'il te plaît est un drame de guerre Français réalisé Christian Carion sur une très bonne musique d'Ennio Morricone qui met en scéne l’exode de plusieurs personnes qui quittent le...

le 26 oct. 2015

5 j'aime

En mai, fais ce qu'il te plaît
Sumo06
7

Ah, cette année 1940 là...

Mon avis-- Eh bien, hé bien, je sors quand même déçu par ce film, une histoire linéaire sans trop de relief sur un des événements qui a marqué la France en cette année 1940 et ces millions de gens...

le 12 mars 2016

3 j'aime

En mai, fais ce qu'il te plaît
CheckTheFilm
6

Perdre la guerre en dix jours ?

En Mai Fais ce Qu’il te Plaît est un hommage à ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont fuit l’oppression nazie aux premières lueurs du Blitzkrieg. Bien qu’un peu inconstant au niveau du rythme...

le 4 nov. 2015

3 j'aime

Du même critique

Les Gazelles
aldanjack
7

qui n'a jamais envisagé de tout plaquer ?

Une affiche teintée de rose et 5 filles sur l'affiche : La cible est clairement identifiée : les femmes. L'héroïne se lance dans la grande aventure du célibat, une expérience avec des hauts et des...

le 12 mars 2014

12 j'aime

Le Discours d'un roi
aldanjack
8

La critique d'une orthophoniste : osez bégayer !

Dès les premières minutes du film, le sujet est posé : tiens, un homme qui a du mal à parler. Je dirais même qu’il bégaie. Tiens, ce n’est pas comme si je venais de terminer ma journée...

le 14 févr. 2011

10 j'aime

2

Terre des ours
aldanjack
6

Ce film m'a donné envie de sushis

Très gros casting sur ce film avec des acteurs très investis. D'abord l'ours brun rachitique, qui pour les besoins du personnage s'est privé de nourriture pour rentrer dans le rôle de l'ours qui sort...

le 24 févr. 2014

9 j'aime