Lift n’est que glissades, pirouettes et tours de passe-passe, depuis l’exécution des casses, d’une simplicité telle qu’elle ferait passer l’équipe de Mission : Impossible pour des amateurs, jusqu’à leur mise en scène, emphatique et chichiteuse : la caméra ne tient pas en place et cultive les travellings circulaires, les plans numériques de traversée d’un bateau ou d’un avion en marche, tout cela rythmé à toute vitesse par un montage charcutier emprunté aux plus mauvais clips du moment. On n’y voit rien, on n’y comprend rien, sans participer d’une impression de densité générale. Les personnages existent à la seule condition de leur rôle respectif, énuméré en début de film : il faut rouler des mécaniques, afficher un sourire et le mystère des lunettes de soleil, avoir de la répartie et un sens de l’autodérision à toute épreuve. Sans oublier d’indiquer le nom des différentes capitales visitées – le palais des Doges, les gondoles et les masques ne suffisaient certainement pas à reconnaître Venise, aussi le film prend-il le soin d’indiquer, en majuscules, VENISE ; il en va de même pour LONDRES... Mais quelle est donc cette production confondante de bêtise et plagiaire de nombre d’œuvres d’espionnage et d’arnaque ? Les relents machistes et l’interprétation stéréotypée de notre Jean Reno national, fade antagoniste (apparemment) très très méchant, achèvent d’inscrire Lift parmi les pires divertissements de ce début d’année.