En quarantaine 2 : Le Terminal
3.9
En quarantaine 2 : Le Terminal

Film DTV (direct-to-video) de John Pogue (2011)

Mettons fin aux rumeurs, voici les faits. Si les américains font des remakes, ça n'est pas nécessairement pour exploiter des concepts étrangers (surtout qu'ils font souvent appel aux réalisateurs et scénaristes originaux, afin d'éviter de se planter et/ou recevoir des critiques négatives de ces enfoirés d'européens), mais simplement parce qu'ils sont incapables de faire des doublages de qualité, si ce n'est pour les films d'animations (moins exigeants pour ce qui est de la synchro labiale) ou les grosses prods de coups de tatanes Made in HK (même si le résultat est immonde, cf Wo hu cang long <- oh lui, il dit Tigre et Dragon en mandarine...). Du coup les films étrangers n'ont que rarement droit à de vraies exploitations (si ce n'est quelques merdes comme Amélie Poulain ou Taxi) et sont la plupart du temps condamnés à ne sortir que dans une poignée de salles, en VO sous-titrée. Ça peut paraître idiot le fait que les américains ne raffolent pas des sous-titres, mais Titanic et Avatar seraient restés totalement anonymes en France s'ils n'avaient pas été doublés, c'est un fait.
Autre argument impossible à contrer, comment profiter d'un film d'angoisse quand on doit lire un texte défilant en bas de l'écran, et donc louper les trois quarts des spooky-times ?
Après cette leçon de sociologie hamburger dont personne n'avait rien à foutre, mais que j'ai placé là parce que je voulais la placer dans une critique que personne ne lirait, venons-en au film en lui-même.
Opening Screens : Stage 6 — euh qui a pété ?
Stage 6, pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des types qui exploitent des licences que les créateurs originaux n'avait prévu de poursuivre. On leur doit Motel 2, film toupouri, ainsi que 30 jours de nuit 2, toupouriossi, et dès les premières minutes, leur piqué visuel s'impose, celui du DV. Non, c'est pas un DV-movie tourné avec une caméra de poche Aiptek, mais un film tourné avec des caméras DV pro, ce qui visuellement ne change pas grand-chose, si ce n'est que les caméramans ne secouent pas leurs caméras dans tous les sens, merci la steadycam.
Un gros a bu de la bière, ensuite, la créature encore plus salope que le requin, le hamster (SPOIL: en fait c'était un rat, mais c'est DPAM), lui mort le doigt, et là c'est le mimi, c'est le mimi, c'est la memerde, il vomit, et un chat mange son vomi, et là c'est le vovo, c'est le vovo, c'est le veau marengo, tout le monde devient zombie à son tour, dans un avion qui se pose assez vite, histoire qu'on ne dise pas qu'il plagie Plane Dead.
Fondamentalement, c'est pas abyssal, parce que c'est John Pogue qui écrit et réalise, et même si l'on ne lui doit rien de fabuleux (The Skulls, Le vaisseau de l'angoisse...), il lui arrive d'avoir de ci de là des flashs sympathiques, et c'est exactement ce que l'on a ici. Il pompe un peu à gauche à droite, histoire d'habiller ses idées, et finalement, ça distrait. Ça ne réécrit pas les codes, mais les exploite, et histoire de semer un trouble indicible, c'est la suite de Quarantaine, remake de REC, mais n'est pas un remake de REC 2, mvoyeeez.

Bref, En Quarantaine 2 satisfait sur certains plans, notamment parce qu'il est pas trop chiant, mais déçoit, car niveau gore, c'est presque du tout public. Les spooky-times sont plutôt bien placés, sans pour autant nous obliger à prendre un imodium, mais y'aura de quoi satisfaire les ados. La dernière partie renoue avec le concept « i see what you see » du DV-movie style de REC, et cela grâce à des lunettes infrarouges, servant une phase de tension somme toute assez efficace, étant évidemment LA grosse idée qu'avait visiblement en tête Pogue depuis le début du film, se disant « pinaise vivement qu'on y soit ! ».
Il ne faut pas non plus s'y tromper, En Quarantaine 2 est aussi et surtout une tentative facile et éhontée de faire du fric avec une licence, qui bien qu'elle ait été rentable, a curieusement été abandonné à une production qui de par sa réputation, éclaboussera le reste, ce qui n'est pas très malinois.
Pour conclure, si vous avez la tolérance de supporter cette chaloupe tout juste suffisamment fournie en vivres, vous aurez la possibilité de passer un bon moment. En revanche, si votre érection (ou wet panties, pour les filles) n'est pas retombée depuis l'annonce de REC 3, attendez celui-ci, même si ce En Quarantaine 2 n'a plus vraiment grand-chose à voir avec la franchise.
Mention spéciale pour la scène d'infrarouges, qui comme dit plus haut, est le seul vrai gros potentiel du film, et le sauve du crash. Gimme Five Pogue !
SlashersHouse
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le 26 juil. 2011

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