Bis repetita quandoque placent sed alteris causis.
Rien ne va plus dans l'Ouest !
James et Artemus rempilent mal gré bon gré dans une dernière chevauchée qui semble une resucée de la précédente, le curseur nettement mis sur le burlesque: les ronds de cuir raillent les uns des autres et se qualifient mutuellement d'imbéciles, les dirigeants du monde libre se disputent pour des broutilles facilitant ainsi la tâche d'un antagoniste qui tente de déclencher la Première Guerre Mondiale, les bombes atomiques avant-gardistes reviennent et pullulent , James West - et sa moustache bien seventies en ces débuts eighties - fuit une troupe de pistoleros mexicains enragés à la solde d'une fille qui était une de ses night just go et les deux lascars déjà peu envieux de reprendre du service doivent se remettre au sport pour reprendre le terrain.
L'auto-dérision dosée du précédent téléfilm vire ici à l'auto-parodie, ce qui empêche de goûter à ces aventures comme étant celles des deux espions vedettes des Mystères de l'Ouest.
Pourtant, l'aspect de comédie accepté, Encore plus de mystères dans l'Ouest divertit assez efficacement, séduit même.
Ses atouts ?
L'humour et la fantaisie: à tout revers, sa gloire. On ne saurait vraiment bouder une oeuvre devenue trop comique quand on prendrait ombrage d'une oeuvre devenue trop sérieuse.
Les dialogues. Pas toujours réussis, certes, ils sont néanmoins dans un langage recherché et fleuri qu'il fait plutôt bon entendre par les temps qui courent et qui sert le flegme bondien des rencontres entres nos héros, leur ennemi et leurs compagnons de chemins de fer.
Une belle espionne anglaise et deux séduisantes femmes de main, laissées trop en arrière-plan au profit d'un personnage féminin plus fort et plus comique mais lui-même sous-exploité.
Le méchant du jour enfin, Albert Paradine II, véritable incarnation détournée de l'Oncle Sam de James Montgomery Flagg, red style. Une performance visuelle d'autant plus jouissive que la force de ce méchant consiste à pouvoir se rendre invisible ! On regrettera seulement qu'aucune explication technique claire ne vienne éclairer son procédé. On regrettera surtout ce Paradine fils d'un méchant inconnu, fils de uniquement pour faire office de nouveau Loveless Jr.
Hélas, tous ces bons points, déjà intrinsèquement fragilisés, sont plombés par des choix pour le moins curieux: le cirque de Paradine, vrai-faux-impensable repère secret indiqué par panneau aux visiteurs en plein désert du Navada (toute ressemblance avec l'intrigue des Diamants sont éternels est-elle vraiment fortuite ?) et, dans ce cirque, au service de l'antagoniste, deux abominables hommes d'on ne sait trop où - comprenez, deux musclors peints en vert maladif sans doute en référence à l'abominable Hulk. Deux abdos minables, en somme...
En conclusion, un film amusant, drôlatique, divertissant mais décevant pour qui aime Les Mystères de l'Ouest tant, cette fois, l'auto-dérision va loin, trop loin !
Les Mystères de l'Ouest sont vraiment ... à l'Ouest !