Si les films sortant directement en vidéo (qu'on appelle DTV pour que ce soit plus rapide) avec Steven Seagal restent désespérément mauvais depuis le début des années 2000, End of a Gun aura eu le mérite au moins de bien me faire rire.
Si l'action se passe à Paris, en réalité, seuls quelques plans aériens en accéléré sont de la partie. Pour le reste, le film se déroule bel et bien à Bucarest comme 95 % de ce que tourne Steven Seagal aujourd'hui.
Là où l'ami Steven me fait rire, ce n'est pas tant dans ses scènes de combat, si on peut appeler ça comme ça, vu qu'il ne se bat plus. J'ai intégré ça depuis longtemps. Ce n'est pas non plus dans sa facilité à pouvoir emballer des jeunes femmes magnifiques dont il pourrait presque être le grand-père.
Non, c'est dans les dialogues que je me suis poilé. Passons déjà sur Steven Seagal qui provoque une fusillade dans le centre de Paris alors qu'on est en plein d'état d'urgence et qu'on ne voit pas un seul militaire dans les rues. Il en profite pour accuser le commissaire de police du coin, une vieille connaissance, d'avoir pris trop de poids alors que lui, affublé de son costard dont les boutons menaceront de craquer à tout moment, ressemble trait pour trait au Joueur du Grenier à ses débuts ou même à Bud Spencer. La vieille expression "tu t'es vu quand t'as bu" prend tout son sens.
Ensuite, il explique tranquillement à sa jeune partenaire qu'on peut fumer de partout à Paris et même au Louvre et que la légitime défense est légitime même en France. Moi, j'abdique.
Le reste n'est pas intéressant de toute façon. C'est un pseudo film de casse où il essaie de récupérer un sac plein de billets alors que ça ne le concerne en rien. Je ne sais même pas ce qu'il est venu faire en France. Ou alors, ça m'a échappé. Et comme toutes les femmes sont perfides, sa jolie strip-teaseuse se prendra à la fin une balle dans la tête pour avoir tenté de le doubler.
Quant à savoir si le soldat Seagal sera réhabilité un jour, eh bien, c'est une excellente question. Ce n'est pas End of a Gun qui y répondra.