En guise de détente, une petite série B concotée avec les moyens du bord est un petit plaisir qui ne se refuse pas. Ca tombe bien, le film de Maurice Devereaux se prête assez bien au sujet. Il s’agit de End of the line, retitré sur allociné par Le terminus de l’horreur, une bisserie nerveuse où une rame de métro se retrouve attaquée par une bande de fanatiques annonçant que la fin du monde va avoir lieu dans la nuit et que pour sauver un maximum d’âmes, il vont éliminer un max de gens. On sent venir la morale anti religieuse avec ses grands sabots, mais difficile de résister au cadre tentant du récit (à part Creep, quel film d’horreur respectable peut être cité se passant dans le métro ? Non, pas Stag Night !).


Je mets mine de rien le dvd dans le lecteur et je commence à bailler un bon coup pendant que le sigle de la société de production passe. Puis d’un coup, le menu dvd se charge, et une musique ultra agressive jaillit des hauts parleurs sur des images de démons particulièrement agressives. Le film n’a pas commencé que j’ai déjà poussé un cri. Prudemment maintenant, je lance le film, qui commence assez mollement avec une jeune femme trouvant une enveloppe sur la banquette de métro devant elle. Et à peine deux minutes après l’agression du menu, seconde agression hyper vénère du film. Après un nouveau cri, je commence à me féliciter de l’achat, qui a l’air de tenir ses promesses (du jump scare hyper vénère qui donne une vraie raison de crier), à condition que le rythme ne faiblisse pas. Mais hélas, après cette intro du tonnerre, le rythme mollit quelque peu, le temps de nous passer en revue la protagoniste principale, qui reçoit de mystérieux dessin d’une certaine Viviane, la fille qui se suicide dans la journée. Puis on va enfin dans le métro, on nous présente un gentil gars et un type très laid qui tente de faire du gringue à notre héroïne avant de rabattre ses envies sur une asiatique fan de rock. Mais bon, à partir de là, le thriller commence à se lancer, les fanatiques commençant à apparaître ça et là, aussi bien habillés en uniformes qu’en civil. Et pour ce qui est du gore, le film délivre la marchandise avec des maquillages plutôt efficaces, quoique délivrés au compte goutte. Précisons que le message anti-religieux se résume alors à voir nos fanatiques répéter « Dieu vous aime. » lors de leurs tueries, ce qui se révèle donc à peine offensif en termes de théologie. Mais peut importe, nous voila lancés dans un thriller vénère où des fanatiques armés de poignards vont traquer un petit groupe de survivants dans les tunnels du métro.


Un pitch simple et sympathique, un petit survival sans grande prétention (au-delà de la grossière agression de la religion, on a tout du divertissement un peu épicé par le gore), qui utilise plutôt bien ses maigres ressources (le métro semble en effet labyrinthique alors que Maurice n’avait pas beaucoup de décors à disposition) et qui parvient assez subtilement à faire croire à un phénomène de masse (bonne utilisation de vidéos d’émeutes couplées à des scènes rajoutés avec des fanatiques). Même si on doute un peu qu’il existe autant de fanatiques cathos, le rythme est plutôt sympathique, parvenant à entretenir le suspense pendant les déplacements de nos survivants, tout en suivant ceux qui se sont barricadés dans un cul de sac. Avec l’association du violeur laid aux fanatiques, le réalisateur grille un peu plus son envie d’égratigner la religion, la méthode rendant le film plus bancal encore. Pour finir, on a droit à un dernier acte où le groupe éclate et où chacun tente de survivre de son côté. Un dernier acte plutôt réussi pour ce qui est de conclure l’histoire, mais qui pose alors un gros problème de cohérence avec le reste du film. En effet, ce dernier n’a cessé de vouloir égratigner la religion de façon assez primaire. Mais en concluant ainsi, il donne finalement raison aux fanatiques, ce qui me semble quelque peu curieux, et inhabituel en tout cas (l'horreur change de camp, et tous les spectateurs qui s'étaient dissociés des intégristes se retrouve du mauvais côté...). En tout cas, je ne me plains pas trop, j’aime bien le design final des entités de la conclusion, et ce retour au fantastique religieux qui nous fait stresser avec des notions vieilles comme le monde. D’ailleurs, je lance un appel à la réflexion chez ceux qui l’ont vu : après la scène choc du début, on a un plan de notre héroïne en train de pleurer sous la douche avant que quelque chose ne bouge en arrière plan. Or, notre héroïne porte dans cette scène une cicatrice à l’épaule, cicatrice que lui fera le violeur à la toute fin du film (en lui tailladant l’épaule). Je me demande un peu ce que le réalisateur a voulu faire avec cette scène, impliquant dès lors que notre héroïne ait survécu, et donc je suis bloqué dans mes réflexions… Sinon, les acteurs ne sont pas vraiment terribles (leur jeu est un peu forcé), la VF est vraiment à chier, la musique est passable, mais voilà, le rythme en fait un petit divertissement sympathique à voir un soir de semaine. Allez, soyons gentil avec Devereaux, il y croyait, à son film…

Voracinéphile
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le 5 déc. 2015

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