En 2009, l’horreur métropolitaine commence à devenir un véritable sous-genre, cet End of the Line survenant dans la foulée des remarqués Creep et Midnight Meat Train (une décennie après Mimic). Le film s’annonce comme un obscur produit très bis et cet a-priori s’avère fondé. Ce qui était moins prévisible, c’est que le programme fonctionne aussi bien.
Malgré des moyens extrêmement rachitiques, Maurice Devereaux réalise un film très efficace, à l’ambiance redoutablement glauque. Il utilise avec intelligence les décors du métro et la photo assez désuète (on se croirait dans les années 1990) n’entame pas le pouvoir du spectacle, contribuant même au délire crépusculaire. En racontant la prise d’assaut d’un métro par une troupe de tueurs suivant les ordres du Reverend, End of the Line trouve plus qu’un prétexte.
En effet, au lieu de rester extérieur à la démarche de ces fondamentalistes, Le Terminus de l’Horreur devient le réceptacle de leur délire : la survie aux fous compte bientôt moins que la folie elle-même. Et ce basculement n’aura de cesse de s’intensifier : de la série B pleine de bonnes idées apparemment ponctuelles, on évolue vers un spectacle viscéral et déroutant, puis finalement la vision hallucinée de l’apocalypse en marche. Le personnage du leader marque profondément, d’autres également dans une moindre mesure (le cavalier seul ou l’héroïne).
Et finalement End of the Line est un vrai film d’horreur, pas le film d’un quelconque exécutant conventionnel, pas une convulsion gore de plus. Il installe sur une pente macabre dont l’ampleur et la fatalité se révèlent au fur et à mesure : End of the Line raconte la fin de tout espoir, de toute alternative, peut-être même de tout salut. Le monde connu va s’éteindre ici et les dangereux illuminés cachent une menace bien plus lourde. La dernière séquence hante, si cheap ou douteuse (à la Emprise) soit-elle.
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