C'est très beau. C'est triste aussi.Car l'espoir est fragile. C'est la vie de Loïc, 15 ans, homosexuel, déscolarisé parce que raillé et chahuté par les autres "C'est dur le collège, c'est dur". Ils sont trois, la mère et ses deux fils à vivre dans un quartier éventré,fenêtres brisées,hangars dévastés. "Autrefois, c'était plus happy", constate Loïc. Il est l'unique narrateur de cette histoire de gens oubliés. Loïc se cache dans une couverture étoilée. Loïc est malade de vivre, parfois, et c'est tout en haut du terril abandonné qu'il "se ressource" et qu'il oublie, un peu. Et voilà le regard plein de tendresse d'un petit gars qui ne sait pas trouver de synonyme au verbe aimer. Il sera coiffeur, ou dans un magasin. Il ne sait pas.
Un documentaire pudique et discret, poignant, mais qui ne sombre jamais dans le misérabilisme ou l'excès de compassion. Les maisons effondrées et les friches sont aussi des terrains de jeux et les crassiers des montagnes magiques.