Entre un livre et le lecteur se produit parfois une alchimie, faite d'empathie qui fait que l'on est comme soumis à l'écrivain, à ce qu'il nous raconte, comme si il était en face de nous, là, à nous raconter une histoire, et qu'on lui dit, ne t'arrêtes pas, encore, encore... J'ai fermé à regret ce livre empli de générosité, de courage, ode aux derniers jours qui nous séparent de l'âge adulte. Quand on ne comprend pas encore le fond parfois boueux de la nature humaine, que le monde est sans pitié, et qu'on saisit mal les différences qui existent entre les hommes. Dans ce Sud rigide et raciste qu'est l'Alabama, un homme, avocat, droit, juste et bon se dresse, avec pour seule arme une lampe allumée dans l'obscurité. Ses enfants Scout et Jem ne comprennent pas tout dans l'engagement qu'il manifeste à défendre un Noir accusé d'agression contre une femme blanche. Mais il est leur père et ils assistent au procès. Et découvrent un homme courageux et convaincu que les hommes sont égaux, quelle que soit la couleur de leur peau, ou leur condition psychologique. Car la deuxième histoire est la présence de ce voisin mystérieux, présumé malade mental, qui fait peur aux enfants. Là encore Scout découvrira comme les apparences sont trompeuses. Ce roman est pétri d'humanité, de liberté, de pardon. Au travers du merveilleux regard de l'enfance. Un livre rare. De ceux qui nous rendent meilleurs.