Une vingtaine d'enfants au premier plan, à l'ombre d'un arbre et pour certains, montés sur les planches protégeant l'arbre. Il y a aussi des pavés en tas non loin, une route peut-être en train de se faire. Et sans doute, les enfants qui jouent aux billes sont les enfants de ceux qui construisent la route. Quatre ou cinq jouent aux billes, d'autres les regardent, en demi-cercle autour d'eux, de l'autre côté de l'œil magique. Un enfant a un panier pour le goûter, l'autre un trou à sa manche au niveau de l'aisselle, un autre (ou une autre) n'a pas de chaussure, une grande sœur enlace sa petite sœur en se tenant derrière, protectrice, etc... Ce ne sont pas les enfants de la famille Lumière, c'est évident, mais la vie y est encore plus brute, avec même un peu moins de soleil, et la mise en scène y est moins dirigée et moins présente, l'équilibre entre l'artifice et la présence simple penche en faveur de la vue pure. On aperçoit le clocher de l'église au loin, et sur le chemin derrière, une femme passe. Zola ? Millet ? Lumière.