Dust of the Devil.

Solide artisan ayant majoritairement oeuvré à la télévision sur des séries emblématiques comme Twilight Zone (au cinéma, on lui doit surtout Cat Ballou et A Man Called Horse), Elliot Silverstein réalisait en 1977 pour les besoins de Universal cette relecture du mythique Duel de Steven Spielberg et qui influencera énormément le futur Christine de Stephen King.

Une série B injustement oubliée aujourd'hui, qui mérite clairement d'être (re)découverte, tant The Car fait preuve d'une efficacité aussi simple que redoutable. S'articulant autour d'un récit resserré et de personnages certes stéréotypés mais suffisamment croqués pour que l'on s'y attache un minimum, le film de Silverstein parvient à instaurer une ambiance véritablement diabolique, jouant la carte du surnaturel.

S'ouvrant directement sur une citation de Anton LaVey, fondateur de l'Eglise de Satan (ça pose un cadre), The Car ne fait effectivement pas mystère de la nature de son boogeyman motorisé, inoubliable bolide foutrement flippant et à l'aura cauchemardesque, fruit du travail du génial George Barris, à qui l'on doit la cultissime Batmobile de la série télévisée des 60's. Pas étonnant que ce grand fou de Guillermo Del Toro en ai obtenu une réplique, qu'il aura pu ajouter à sa déjà monstrueuse collection.

S'il n'arrive bien entendu pas à la cheville de classiques du genre tels que Jaws ou The Birds, et si l'on pourra reprocher un final un peu trop démonstratif comparé à la sobriété qui a précédé, The Car reste une excellente série B du samedi soir qu'il serait dommage de snober. Du cinéma d'exploitation dans le sens le plus noble du terme, prenant et bien mené, bénéficiant d'un casting impeccable, de cascadeurs talentueux et surtout, d'une saloperie mécanique carrément traumatisante.