Quand on regarde Enfermés Dehors, Albert Dupontel peut tout se permettre comme il l'a fait dans Bernie. On lui fait confiance et on se laisse aller.
Quand on regarde Enfermés Dehors, on pense à Keaton (mais non pas Michael ducon... - hé t'as vu ? Quand on l'appelle ducon il s'arrête). On pense à Chaplin.
Réunissant la fine fleur du cinéma indé-comique avec Moreau, Lochet, Lanners, Dupontel fait mouche avec son personnage.
Enfermés Dupontel, c'est un cartoon pour de vrai.
Est-ce que l'histoire fonctionne ? Non.
Je suis catégorique.
C'est même le tiers de travail d'un Bernie et le demi d'un Créateur.
Mais le personnage, une fois qu'il revêt l'habit d'un travailleur, apporte une vision nouvelle et lucide de la réalité, qui ne lui apporte que la morgue et le mépris des riches. Le fait que ce travailleur soit un policier apporte des dimensions multiples au sujet du film, sans qu'il ne bouge le petit doigt.
Enfermés Dehors, ce sont des thèmes qui se battent les uns les autres comme des chiffonniers permanents : l'autorité, la justice, la précarité, la pauvreté, les responsables, le statut social, les normes et valeurs dominantes, etc.
Un film sociologique. Le fond social qu'il colporte, sa satire, fait passer l'histoire pour un léger détail, un malentendu (un malentendu que Vilain aura aussi plus tard, mais avec un degré supérieur encore).
D'un avis plus personnel encore, le personnage de Nicolas Marié ne fonctionne pas du tout et a une importance capitale dans le film. Mais je suis content de revoir Roland Bertin, Claude Perron et Hélène Vincent. Ce sont des personnes que Dupontel connaît depuis fort longtemps et qui s'y connaissent en théâtre. Parfois, c'est réussi, parfois pas. Ils ont un jeu différent mais toujours sincère.
Mordant, il y a dans ce film une bipolarité de la lutte qui nous amène de grands moments de bravoure, une volonté de vie, de préserver l'enfant-vie, de sorte à trouver immédiatement et sans détour toute la dignité pour les personnes à la rue et le ridicule qui convient aux riches.
Jeu concours : une réplique de film s'est cachée dans ce texte. Sans regarder les commentaires, sauras-tu trouver où est Charlie ?