Un thriller d’espionnage honnête qui se révèle quelque peu prophétique sur certains aspects. Fin des années 90 oblige, la grande menace est cette fois-ci incarné par la NSA et ses outils de surveillance et d’intrusion dans la vie privée, un débat qui plus de 20 ans après n’a pas pris une ride, si ce n’est l’entité visée. L’intrigue est assez classique et convenue, mais fonctionne bien sur le côté paranoïa du thriller et le personnage de Dean a le mérite de se montrer plein de ressources sans forcément être intouchable. Ajoutons à cela le directeur ambitieux prêt à tout pour assoir son pouvoir, le vieux de la vielle qui connaît toutes les ficelles, les hommes de mains génériques et patibulaires, et on a tout les ingrédients du thriller d’action à la Tony Scott. C’est divertissant, bien ficelé et on reste accroché jusqu’à la fin, avec une conclusion qui a le mérite de réussir à reboucler sur elle-même de façon surprenante et ironique.
Le casting est dans l’ensemble correct : Will Smith met un peu le côté comique sans le délaisser pour autant, Jon Voigh est dans un rôle qui lui va comme un gant, Gene Hackman accuse déjà un peu son âge mais reste toujours aussi chouette. Regina King sera un peu en retrait, de par son rôle, mais sera sans doute celle qui s’en sort le mieux dans le reste du casting. Techniquement, c’est efficace et dans la lignée des thriller de Tony Scott : musique palpitante, décors, cascades et effets spéciaux au rendez-vous, mise en scène et montage un peu trop épileptiques et chaotiques par moment pour créer la tension oppressante.
Bref, un thriller assez classique mais assez divertissant pour se laisser regarder avec plaisir. Bien sûr, avec le recul, les prémices du film peuvent faire sourire, mais ça n’empêche pas le côté parfois extravaguant de certains éléments d’intrigue.