Well, who's gonna monitor the monitors of the monitors?

Regarder Enemy of the State en 2015 renforce deux impressions. Tout d'abord, on se rend compte qu'il y a réellement un cinéma pré et un cinéma post-11 septembre. A sa sortie, le long-métrage de Tony Scott faisait figure de film d'action/espionnage paranoïaque et presque d'anticipation. S'il sortait demain, on dirait qu'il enfonce des portes ouvertes avec des problématiques qui n'en sont presque plus, puisqu'il est acquis depuis le 11 Septembre que tous les moyens sont bons pour traquer les terroristes. Faire passer une telle loi suite aux événements du World Trade Center n'aurait été qu'une formalité alors que dans la société pré-11 Septembre elle choquait la population.


Deuxièmement, chacun sait que nous sommes surveillés de toute part grâce à nos amis Snowden et autres. La NSA, et les autres services secrets à travers le monde sans aucun doute, ne font pas dans la dentelle et se donnent les moyens de pister tout un chacun, allant jusqu'à mettre sur écoute des dirigeants comme Angela Merkel qui n'a que moyennement apprécié les révélations. Le film trouve une résonance particulière plus de 15 ans après sa sortie et s'avère peut-être plus pertinent qu'à l'époque, les faits lui ayant donné raison.


Au-delà du propos qui est assez intéressant, Enemy of the State est globalement imparfait. Passons sur les poncifs du genre action/espionnage avec des capacités technologiques improbables, un héros qui est un type ordinaire mais se découvre des aptitudes et un sang-froid hors du commun, un ancien espion sous les radars depuis 20 ans et qui est mieux équipé que la NSA elle-même, ou quelques répliques pas très spontanées.
C'est surtout par la mise en scène que le film pêche. En effet, Tony Scott ne maîtrise pas du tout le rythme du film qui va à 200km/h en permanence. Les protagonistes ne réfléchissent jamais et passent leur temps à courir comme s'ils savaient exactement quoi faire dans ce type de situation, à tel point qu'on pourrait croire que le récit se déroule en quelques heures à peine. On passe sans transition d'un endroit à un autre et les temps de déplacement relèvent de la téléportation. En bref, tout s’enchaîne beaucoup trop vite jusqu'à en perdre la notion du temps.


Film d'actualité encore 17 ans après sa sortie en salle, Enemy of the State reste un film d'action divertissant. Correctement joué, il n'évite pas une certaine quantité de clichés mais reste intéressant avec du suspense jusqu'au bout et une belle représentation de la mainmise que peuvent avoir les organisations gouvernementales sur notre vie privée.

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le 16 janv. 2015

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Jake Elwood

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