Étrange, mais pas forcément plus étonnant que cela quand on s'appelle Werner Herzog, de revenir, 8 ans après la mort de ce dernier, sur les rapports qu'il eu avec cet acteur si iconique dans sa filmographie : Klaus Kinski.
On sent que le réalisateur est désormais bien plus en paix avec cette figure, qu'il a fini par admettre être, du moins dans son souvenir, un ami, aussi cinglé soit-il. Mais il présente leur relation avec ce qui semble être autant de recul que d’honnêteté, car autant que le portrait de l'acteur dans les contextes qu'ils ont partagé c'est bien la relation entre les deux hommes qui est le sujet du film, et en cela Herzog ne cache aucunement qu'il fut, à sa manière et donc bien différemment, aussi fou à lier que Kinski.
"Lui il cri, il gesticule, on s'y est habitué, mais c'est de toi qu'on a peur, car face à lui tu ne dis rien" (citation plus qu'approximative mais l'idée est là)
Ennemis Intimes c'est donc d'abord et avant tout une espèce de point dans la carrière du cinéaste, mettant ainsi au clair l'une des parties les plus apparentes de sa vie, une manière de se recentrer, de clore un chapitre aussi publique qu’éminemment intime, revenant sur des lieux importants de sa vie, en tentant de réfléchir à ces moments en n'ayant plus le nez dedans, et ainsi d'expliquer quelque peu toute la folie de Kinski, sans pour autant chercher à l'excuser, mais simplement à aider une certaine compréhension.