Pris d'un désir de paternité alors qu'ils s'étaient jurés de ne pas avoir d'enfants, un homme change la pilule de son épouse contre une dose de sucrette et, dans son dos, va la rendre enceinte. Le plus étrange est qu'il va porter cette envie d'enfant de manière presque obsessionnelle. Alors que elle, elle est du genre à vouloir s'en débarrasser au plus vite.
Il est déjà casse-gueule de faire une comédie sur un fait qui peut être passible de prison et/ou d'amende, à savoir l'entrave à l'IVG, ce que fait le personnage de Jonathan Cohen qui invente toutes sortes de prétextes bidons pour qu'elle n'avorte pas. Car non, une femme peut être accomplie sans forcément avoir besoin d'un enfant, ce qui fait que le film m'a laissé une sensation désagréable de quelque chose de forcé. Tout comme le personnage de Marina Foïs qui ne peut rien faire de ses dix doigts sans son mari, aussi bien dans sa carrière de pianiste où il est son impresario, comme s'il l'enfermait dans une bulle. Par contre, il y a quelque chose de très juste, ce sont les visites chez la gynécologue, ou la (longue) scène de l'accouchement, où la réalisatrice semble s'être documentée sur le sujet. Ainsi que sur le déplacement de l'envie d'accoucher, qui est porté sur l'homme.
Par contre, contrairement à ce que je pensais, c'est pas très drôle, sauf une scène ; Marina Foïs est une femme tellement claquemurée par son mari que, enceinte jusqu'au cou, elle profite d'une absence de sa part pour boire du vin et fumer deux cigarettes. Ce qui est fortement déconseillé, voire même dangereux, mais là elle s'en fout, elle a cédé à SON envie. Ce que Cohen ne va pas lui pardonner à travers un pétage de plomb où il prend une voix stridente quand il gueule.
Enfin, je ne comprends pas non plus le choix de filmer en plein écran, ce qui fait croire qu'on regarde la télévision, sans aucun style à la réalisation, avec des champs/contrechamps d'une banalité à pleurer.
En fait, je ne sais pas vraiment de quoi parle le film ; de la passivité du personnage de Marina Foïs sous le joug de son mec ? Du désir de paternité ? Du fait ne pas pouvoir avorter parce qu'un con (c'est le mot) empêche une femme de le faire alors que c'est son corps ? Curieux film, et qui n'a rien d'énorme...