« Bad Timing » appartient à un genre qui a rarement trouvé grâce à mes yeux, le thriller érotique. La différence se fait ici grâce au réalisateur, Nicolas Roeg, virtuose du montage et de la rupture temporelle, ses films ne sont jamais linéaires et toujours porteur de sens. Histoire d’amour impossible donc, entre un professeur de psychologie et une jeune femme libérée qui tente de fuir les pays de l’Est pour se refaire une vie en Autriche. Entre les deux naît une relation charnelle qui tourne à la perversion, mais le pervers n’est pas forcément celui ou celle qu’on croit. La femme se présente sans fard ni tabous, alors que l’homme (intellectuel qui plus est) camoufle des pulsions peu avouables, la chanson est connue. « Le voyeur sexuel est au fond de lui un conservateur » lâche le professeur a ses étudiants, sans comprendre qu’il parle de lui. Cette thèse culmine lors d’une séquence particulièrement malsaine qui met le spectateur mal à l’aise. Thérésa Russell trouve là un de ses plus beau rôle, quant à Art Garfunkel, il est plutôt surprenant et crédible dans la peau d’un détraqué qui s’ignore.