Unhinged, de son titre anglais, c'est un film dont l'objectif peut être analysé de deux points de vue différents : comment une journée peut totalement partir en vrille suite à un mauvais choix (en l’occurrence on pourrait dire un comportement déplacé). Le second point de vue quand à lui pourrait se résumer ainsi : comment une suite d'événements peuvent perturber un être humain au point de lui faire avoir un pète au casque qui le fasse passer de l'autre côté de la barrière.
Rien de bien nouveau dans la proposition me direz vous, les amateurs de comics comme moi reconnaîtront là un statu quo qui a déjà été maintes fois mis en avant par ce cher Joker, par exemple.
Néanmoins, c'est plus dans sa proposition de mise en scène, bien que parfois pataude, que le film s'en sort le mieux : une certaine radicalité ainsi qu'un rythme soutenu, le tout emmener par un Russell Crowe totalement habité par son personnage et nous obtenons là un film de très bonne facture qui ne saurait déplaire aux amateurs de films de genre comme moi. La sympathique introduction "documentaire" (je ne sais pas s'il s'agit de réelles images d'archives mais j'aurais tendance à penser que oui) tant à vouloir créer un lien fort avec le quotidien et des émotions que tout un chacun à déjà pu ressentir. L'introduction du personnage de Crowe aurait quand à elle clairement pu être laissée de côté ou conservée pour la suite du film au lieu de nous montrer d'emblée le personnage comme un homme à la fois malade, impulsif et violent (bien que dès que l'on regarde l'affiche du film on sache à quoi s'attendre). Reste néanmoins qu'elle est, là encore, très bien mise en scène, toute en retenue malgré la violence de la scène et qu'elle permet au moins de bien poser les bases de la radicalité du film.
Là ou je suis un peu plus gêné, c'est par rapport à la fin du film. Passons sur l'accident de voiture totalement improbable (dites donc monsieur Crowe... Vous trouvez pas que vous êtes sorti un peu vite de votre voiture pour un homme blessé comme vous êtes supposé l'être...?), dépendant d'un effet que l'on pourrait qualifier de prépondérant dans le cinéma d'horreur (ce n'est d'ailleurs pas le seul moment improbable du film, évidemment, mais c'est celui qui m'a le plus marqué) pour nous concentrer ce qui fait vraiment l'essence de la fin du film. C'est-à-dire... Pas grand chose en réalité. L'effet "tout ça pour ça" en somme. Le personnage de Russell Crowe, bien que disant s'appeler Tom Cooper, restera essentiellement un inconnu qui a pété un câble.
Reste néanmoins, comme je l'ai dis au départ, un film de très bonne facture avec un Russell Crowe comme on ne l'a jamais vu et une radicalité qui fait plaisir à voir dans le paysage cinématographique actuel, surtout pour un film sorti au cinéma.
Ma scène préférée
Le film est assez généreux en scène de radicalité variable. Ma préférée reste celle où Rachel Hunter (Caren Pistorius) est en voiture avec son fils sur une voie rapide et tente d'avertir un agent de police dans une autre voiture car Tom Cooper se trouvera derrière elle. Un avertissement qui ne fera que donner lieu à un très beau carambolage.