Un scénario de Mark Millar, auteur entre autres des comics à succès Kick-Ass, mais également du comic original Kingsman, et une mise en scène de Matthew Vaughn, réalisateur notamment de X-Men Days of the future past et Kick-Ass (justement) ; il n’en faudra sûrement pas plus pour convaincre tous les amateurs de films d’espionnage, de films d’action bien badass, les connaisseurs des filmographies des très en formes Colin Firth et Samuel Lee Jackson et tous les autres spectateurs qui ont apprécié les précédents travaux des deux hommes d’aller voir ce film. Et ils auront bien raison !
Kingsman évoque le nom d’une agence de service secret britannique qui forme et envoie de par le monde une multitude d’agents afin de résoudre des affaires criminelles classées top secrètes. Et l’heure est venue de former un nouvel agent, sélectionné parmi un petit nombre de candidats au fort potentiel, dont le fils d’un ancien agent mort au combat. Dans le même temps, de nombreuses personnes plus ou moins connues disparaissent de la circulation à un rythme inquiétant et pour des raisons inconnues.
Kingsman joue sur un pari risqué en se plaçant à la croisée de plusieurs genres : à la fois film d’action, mais également film d’espionnage tout en adaptant un comic qui vient tout juste de sortir dans les librairies en France et qui n’aura donc pas vraiment eu le temps de se faire une renommée qui pourrait lui garantir le succès. Basiquement, le film aurait donc tous les atouts pour passer à la trappe, mais c’est sans compter sur les noms présents au générique, notamment ceux cités plus haut, qui auront jusqu’à maintenant su susciter la curiosité des spectateurs puisque le film connaît pour le moment un franc succès. Il faut bien reconnaître que le rôle que revêt Colin Firth, en même temps que son costume très classe de gentleman, peut susciter une franche curiosité car en décalage complet avec ses précédents rôles, suivis d’une grande admiration tant celui-ci lui va bien. Samuel Lee Jackson est quant à lui égal à lui même, absolument parfait en bad guy cabotin très drôle et néanmoins crédible.
La force majeure du film se situe en outre dans ce mélange des genres fort bien maîtrisé, entre grande classe tirée des meilleurs James Bond (pas les plus récents, jugés trop sérieux par les personnages eux-mêmes), comique potache, action et esthétique proche de celle d'un comic. Traitant donc les références avec respect, mais sans jamais tomber dans l'hommage outrancier, le film réussit à imposer son propre ton avec une belle énergie. Une réussite notable pour un film mixant des genres déjà visités et revisités, parfois à l'excès.
Le dosage est ainsi presque parfait bien que l’on pourra trouver le film un tantinet long dans sa mise en place et l'enchaînement du rythme. Le film s'expose ainsi comme ce qui pourrait être le film d'espionnage parfait du point de vue de Mark Millar et Matthew Vaughn. L'influence des deux compères réussit à se faire ressentir dans les choix esthétiques et après avoir vu ce que pouvait donner à deux reprises leur collaboration en ce qui concerne les adaptations au cinéma des comics du premier par le second, on est prêt à redemander !
En bref, on en prend plein les yeux et les oreilles avec un film léger à la mise en scène implacable.