A l'aube de la seconde guerre mondiale, Marcel L'Herbier croit nécessaire de célébrer l'Entente cordiale contractée en 1904 par la France et l'Angleterre.
Tiré d'un sujet d'André Maurrois, son film relate les quelques années précédant l'acte officiel et veut témoigner qu'en dépit de la rivalité ancestrale et des incompréhensions qui demeurent entre les deux pays, des divergences d'intérêt et des incidents diplomatiques, tel que l'épisode colonial fameux de Fachoda (évoqué en quelques scènes), l'amitié franco-anglaise est réelle autant qu'utile.
Autour du roi Edouard VII, personnage central du récit, francophile et spirituel, gravitent quelques personnages historiques superficiellement et brièvement ébauchés. A vrai dire, dans son ensemble, le film de L'Herbier n'est pas bien passionnant ni convaincant. Outre qu'il se laisse aller à quelques contingences sentimentales des plus conventionnelles (quoique symboliques entre un français et une anglaise), outre qu'il se complait dans la représentation costumée et protocolaire de l'aristocratie politique de l'époque, le cinéaste réduit son sujet à un bavardage anodin. Solennels ou (pseudo) spirituels, ses personnages sans authenticité participent d'une ennuyeuse vulgarisation historico-politique. La mise en scène est d'une platitude décourageante.