Malgré des débuts difficiles, j'avais énormément apprécié Entourage, véritable portrait au vitriol de Hollywood. Mais comme souvent, même après huit saisons, on n'a pas envie de quitter ces cinq personnages. C'est ainsi que Doug Ellin (et Mark Wahlberg, qui produit) a eu l'excellente idée de prolonger l'histoire par le cinéma, donnant ainsi l'occasion de voir la saison 9 sur grand écran, mais également de conclure la série par la grande porte.
Situé plusieurs mois après la fin de la série, on retrouve les quatre potes ; Eric qui a une vie sentimentale difficile, Turtle qui vit des rentes de sa société de tequila, Drama qui galère à obtenir le moindre rôle et Vince qui s'est mis en tête de réaliser un film, ce qui va consterner Ari Gold, devenu comme chacun le sait patron de studio à la fin de la saison 8.
Cependant, le tournage de son protégé, (nomme Hyde) se passe mal, celui-ci se voit contraint de demander à son supérieur une rallonge budgétaire, et celui-ci va envoyer son fils à sa place à Hollywood pour superviser le chantier.
Le passage au grand écran n'a pas édulcoré les ambitions d'Ellin, à savoir que c'est toujours cru (les échanges entre Turtle et Drama sont toujours hilarants), très sexe, on a droit à du Cinémascope, et surtout, le sel de la série reste, à savoir l'amitié dans cette jungle.
A mes yeux, le film met en retrait Vince pour se concentrer sur son frère, Drama. On le voit constamment se rabaisser, se prouver aux autres qu'il vaut mieux que ça, qu'il n'est pas un acteur de seconde zone, mais il est rattrapé par la réalité de son métier, à savoir faire des auditions ; il est même le personnage central de l'intrigue à un moment donné. Je ne veux pas trop dévoiler, mais son geste final est un magnifique plaidoyer pour ces petites gens, pour ces acteurs laissés trop souvent de côté (j'ai ainsi pensé à Michael Keaton et son magnifique come-back avec Birdman), et représentant à lui seul ce que l'Amérique peut donner de chances.
Outre le quatuor principal, n'oublions pas l'extraordinaire Jeremy Piven, qui campe encore une fois Ari Gold à la perfection, et c'est l'occasion de voir à quel point ce typer sait voler des scènes avec talent. La scène chez la psy m'a fait hurler de rire, car si il doit être constamment dans le contrôle pour son avenir conjugal et professionnel, ses pétages de plomb sont savoureux, et il s'en donne à cœur joie, faisant souvent passer ses nerfs sur le pauvre Lloyd qui a décidé de se marier, ce qui complique encore plus la donne.
Entourage oblige, le name dropping est encore une fois impressionnant avec Emily Ratajkowski, Jessica Alba, Jon Favreau, Ronda Rousey, Warren Buffet, Pharrell Williams Jessica Alba, et un cameo très drôle de Mark Wahlberg, que l'on voit sortir d'une session de doublage de Ted 3 !
Bizarrement, si le film reste visuellement très soigné, il diffère assez peu de la série, qui était déjà très cinématographique : on a même droit au fameux générique, remis au gout du jour.
Après Sex & the city, Entourage est l'autre série HBO qui aura bénéficié du grand écran pour voir sa conclusion : à mes yeux en tout cas, elle est parfaite sur le devenir des personnages. Ce qui achève de rendre encore plus ce long épisode (100 minutes) très intéressant, même si j'aurais encore repris des scènes avec Ari Gold...