Le score est exceptionnel.
Après l’immense Platoon et le très bon Né un 4 Juillet, Oliver Stone désirait faire une trilogie sur le Vietnam. Il la finit donc avec ce Heaven & Earth, qui prend un point de vue féminin et vietnamien sur les deux guerres…
En adaptant les mémoires de Le Ly Haislip,, il raconte l’histoire d’une femme qui n’avait rien demandé à personne et qui se retrouve violée, mère d’un bâtard, mariée (de manière heureuse) à un américain brisé par la guerre avant de retourner dans son pays natal afin d’y vivre de nouveau. Oliver Stone prend son temps pour raconter cette très belle histoire, touchante, éreintante et édifiante, avec des séquences par moments exceptionnelles (celle dans le bordel vietnamien est incroyable) portée par un des plus grands scores de ces trente dernières années, par le compositeur japonais Kintarô. Tout serait parfait si le film n’était pas un peu trop long et si l’actrice principale, loin de démériter, n’était pas constamment supplantée par ses collègues (Tommy Lee Jones et Joan Chen, dont les fausses dents sont franchement un peu exagérées, en particulier) lors de scènes charnières, de longues plages de dialogues (pas ou très peu de combats dans ce film) décisives pour les enjeux dramatiques, très nombreux, d’un des films les plus humains de la carrière d’Oliver Stone.
Heaven & Earth est un film particulièrement beau, émouvant et ambitieux. Il ne parvient pas totalement à être ce qu’il a envie d’être mais il ne démérite pas du tout. Une parenthèse féminine inattendue et bienvenue dans l’œuvre d’Oliver Stone.