Entre deux mères
6.1
Entre deux mères

Téléfilm de Renaud Bertrand (2017)

Un synopsis intéressant qui pouvait promettre beaucoup d'émotions complexes et contradictoires.

Ces émotions sont tuées dans l'oeuf par un scénario qui ne sait plus où donner de la tête. La mère ? La ravisseuse ? La petite ? On explore tout mais approfondit rien.

Le film choisit de montrer les motivations et circonstances atténuantes de la kidnappeuse. Pas de souci avec ça, c'est audacieux et pourrait apporter un regard neuf. C'est tout l'inverse, je n'ai ressenti que de la colère. Un jugement très laxiste, je veux bien l'entendre. Mais qu'on choisisse de ne pas explorer la psychologie d'une femme clairement perturbée, qu'on la laisse habiter la même ville que sa victime - le film de l'aborde jamais ainsi.

Pourtant c'est bien ce qu'elle est, cette petite. Là encore, le réalisateur aurait pu choisir de s'attarder sur le chamboulement et le manque de repères de cette petite. Elle n'est qu'un objet que tout le monde s'arrache.

Le pire c'est bien la morale révoltante que choisit d'établir le film. Au final, la petite a "deux familles", elle peut choisir d'aller et venir entre les deux. C'est pardon et bienveillance. Limite on dit pas merci à la voleuse de s'en être bien occupée. C'est très limite et même au dela.

On a choisi d'aseptiser à l'eau de javel tout ce qui rendrait ce film certes plus dur mais surtout plus juste. Choisir la niaiserie quand on parle de rapt d'enfant... comme si ce n'était pas si pire. Jamais on ne parle de soin, de suivi, de résilience... c'est proprement débile et surtout révoltant.

Créée

le 9 juil. 2022

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