Entre le ciel et l'enfer est mon premier Kurosawa. Je dirais même plus, c'est mon premier film japonais en prise de vue réelle. J'aurais mis du temps a m'intéresser au genre mais ce film à ouvert la voie ! Kondo est un riche industriel japonais travaillant dans le marché de la chaussure. Celui-ci livre une lutte financière sans merci avec les actionnaires de son l’entreprise, afin d'en obtenir le contrôle. Mais voila que le soir ou il s’apprête a racheter la majorité des actions, un homme kidnappe le fils du chauffer de Gondo, en croyant que celui ci est le fils de Gondo. Le film se divise en deux parties, qui pourraient chacune être un film à part entière ! La premiere partie d'une heure est un huit clos angoissant au sein de l'appartement de Gondo. On assiste alors au dilemme de l'homme qui se demande si il doit ou non payer une rançon pour un enfant qui n'est pas le sien. La deuxieme partie, se déroulant pendant l'heure et demie de film restante, nous montre l’enquête de police visant à retrouver le ravisseur.
Comme vous l'avez compris, on est ici face à deux longs-métrages en un seul. J'ai eu l'impression que Kurosawa voulait ici montrer une sorte de contraste au sein de la société japonaise en créant une sorte de frontière entre riches et pauvres. Mr Gondo vit dans une énorme tour qui surplombe un quartier pauvre de Tokyo et qui lui permet d'observer toute la ville (un peu comme un roi sur sa colline). D'ailleurs la construction du film en deux parties, que j'ai évoqué précédemment, vient souligner cette frontière entre classes sociales. La première partie se déroule entièrement dans l'appartement de Gondo, comme si son univers se limitait a cette maison. On y voit assez peu de personnages (comme pour montrer un milieu social restreint), tous assez aisés. La deuxieme partie du film, se déroule dans la ville de Tokyo, et montre des zones beaucoup plus vastes et des personnages bien plus miséreux (comme ce vieillard au crématoire ou toutes ces femmes drogués dans le squat).
Le face à face final entre Gondo et le ravisseur est également dans cette optique de frontière, avec notamment la présence d'une barrière pour séparer les deux hommes. Dommage, la scène aurait mérité d’être un poil plus longue.
Au niveau de la réalisation, il n'y a rien a redire ! C'est très bien filmé et mis en scène et le film nous tient en haleine jusqu’à la fin. Le scénario est bien écrit, et les événements que l'on croit voir arriver a 10 kilomètres ne surviennent finalement jamais. Concrètement, on pourrait reprocher au film certaines longueurs dans sa narration ou quelques détails à droite ou a gauche mais à part ça je n'ai absolument rien a redire sur le film. "Entre le Ciel et l'enfer" est un excellent film, qui m'a réellement séduit. Malgré ses 2h30 je n'ai absolument pas vu le temps passer et pour réussir ça sur moi, faut vraiment que le film soit excellent !