Docu-fiction de Laurent Cantet adapté d'un bouquin du premier rôle François Bégaudeau, Entre les Murs devait à coup sûr trouver en moi la cible idéale, tant le sujet me passionne...
Et ce fut effectivement le cas.
Pour connaître un peu le sujet (bon, plus le primaire que le secondaire), j'ai trouvé l’ensemble globalement réaliste, malgré quelques caricatures étonnamment mal venues (l'élève d'origine asiatique - premier de la classe - qui passe son temps devant l’ordi par exemple).
De plus, on aurait aimé voir un élève blanc fauteur de troubles dans la classe, pas juste une pétasse assistant au conseil…En revanche, les acteurs - amateurs - et le réalisateur dégagent beaucoup de sincérité.
Ceci dit, j’ai aussi été relativement étonné par le comportement de François Bégaudeau, un peu trop laxiste au point de ne jamais réellement élever la voix… Comme s'il voulait donner une image angélique du prof...
Mais pour le reste, c'est que du bon : le personnage de Souleymane et le déni de sa mère comme l’absence de son père sont très bien vus par exemple, c’est un cas d’école (huhu), et je sais de quoi je parle...
Entre les murs permet également de montrer au quidam - même si la grande majorité des spectateurs seront du genre déjà informés de la chose - la difficulté d'enseigner et de gérer une classe de collège et ses différents conflits - ici, là-bas, ailleurs… Les difficultés "d’intégration" de nombreux élèves aussi. La difficulté de garder son sang-froid pour l'enseignant.
Alors vous allez me dire que ça fait pas mal de défauts au vu de ma note, mais le film de Laurent Cantet reste passionnant, captivant, fort, dur et émouvant. Il ne m'a pas lâché d'une semelle. Et puis, cette fiction se termine sur une note positive de fin d'année scolaire, posant certaines questions quant à la pertinence du système d'enseignement, mais redonnant surtout la banane et un peu foi en l'humanité. Et j'exagère à peine...