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5,0 Publiée le 24 mars 2019
Unité de lieu, unité de temps, unité d’action, un film classique, rigoureux et précis, qui pose avec clarté les problématiques formulées, en les traitant jusqu’à la fin avec brio, sans pathos ni sentimentalisme, avec une justesse de ton qui produit un effet de réalité. En Finlande, à la campagne, dans une maison de vacances à rénover avant de la vendre. Trois jours à peu près. Un fils et son père. Le fils aime les hommes. Il est étudiant à Paris où il prépare une thèse sur Rimbaud et un poète finlandais, où il peut pleinement vivre ses désirs et affirmer son identité; il est de retour pour aider son père à réparer la maison malgré les tensions qui les unissent, les séparent. Un ouvrier embauché par le père l’accompagne dans ce projet. L’ouvrier est un Syrien réfugié qui ne parle pas encore le finnois, mais maîtrise l’anglais que parle aisément le fils, très mal le père. Il aime les hommes. Il a quitté récemment la Syrie où il était architecte pour vivre pleinement sa vérité que ni la société d’où il vient ni sa famille ne supportent. Il doit s’adapter au nouveau pays qui a accepté de le recevoir, tout en menant à bien son projet de libération. Le chantier est le lieu de rencontre entre le fils et l’ouvrier, coïncidence qu’on pourrait trouver forcée. Comment peut-on être Finlandais et aimer les hommes en Finlande? Comment peut-on être Syrien réfugié en Finlande et aimer les hommes dans ce même pays? Une concordance apparente des problématiques; en fait une divergence entre les deux situations, le ressort dramatique du film. Les possibilités de choix du Finlandais et du Syrien sont en partie déterminées par leur situation de départ et font différer leurs destins potentiels. Ils auront l’un et l’autre à s’adapter à la société dans laquelle ils vivront, l’une étant présentée comme plus accueillante, plus tolérante que l’autre. Paris est un pôle de rêve, c’est l’ailleurs idéal où l’on peut nécessairement se réaliser, c’est pourquoi il apparaît dans les échanges verbaux de façon caricaturale. Les scènes d’amour physique que l’on pourrait trouver inutiles, au contraire renforcent l’effet de réalité et par la réciprocité dans les gestes d’amour montrent le sentiment d’égalité qui y préside, l’indifférenciation des rôles, le plein abandon partagé dans l’amour. Une suite de scènes qui s’enchaînent avec facilité jusqu’au dénouement à la toute fin du film qui ne laisse pas le temps au spectateur de beaucoup s’interroger sur le devenir de la relation

HenriMesquidaJr
7
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le 2 janv. 2020

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HENRI MESQUIDA

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