Film bouleversant sur une rencontre. Une rencontre entre deux hommes, entre deux cultures. Une rencontre entre deux hommes qui fuient ou veulent fuir leurs pays.
C'est de ce postulat que va naître une romance. Une idylle d'une nuit. De retrouvailles quelques nuits suivantes avant de s'éteindre pour que l'un se révèle et comprenne sa liberté et l'autre malheureusement s'enfermer dans un pays après avoir fuie celui qui l'enfermait.
Tout est symbolique, deux chemins croisés, deux parcours initiatiques sans la même fin. C'est intense et profond. Le jeu est d'une sensibilité à fleur de peau. Ils sont si beaux et pas que physiquement, leurs personnages, leurs âmes fictionnelles et l'interprétation les rendent beaux.
Le film prend son temps pour les faire se rencontrer. Se regarder. Se frôler. Se regarder à nouveau. Rien n'est cliché. Même le père, qui pourrait apparaitre caricatural, bouleverse sur ces derniers mots du film. Il y a de la souffrance de partout. La maison est une vraie souffrance, à l'image de cette famille en deuil de la mère.
L'espoir renait avec l'arrivée d'un étranger qui ressent les mêmes souffrances. Cette maison, c'est ce faux trio. L'espoir est éphémère. Ils le vivent au jour le jour, conscient de sa disparition à tout moment.
Ces roseaux sont aussi sauvages que les sentiments de chacun. Tout parait calme et pourtant la pure mélancolie chante entre les roseaux.