Un bon moment passé devant cette "Nuée". D'après quelques critiques et retours de spectateurs, j'avais un peu peur, alors que la bande-annonce me vendait un suspens et une intrigue qui allait crescendo.
Et bien c'était prometteur, ce n'était pas menteur et j'avais bien raison de mon ressenti face aux images promotionnelles. Je salue le casting, vraiment bon, surtout Suliane que j'admire depuis "Roméo et Juliette" de la Comédie Française. Les enfants ne sont pas clichés, dirigés comme il faut. Le couple qui n'arrive pas à s'installer est touchant.
Pas besoin d'un long discours, c'est une belle découverte que cette "Nuée" qui ramène aux grandes heures des films catastrophes animaliers, même si ici, le cinéaste restera au près de la famille à l'origine, nous sommes face à un drame social et économique sans donner de leçon, juste les répercussions sont au coeur du film avec en toile de fond, ce fantastique quasi "Cronenbergien" où la chair, l'animal, le sang et les sens ne font plus qu'un.
Tout reste subtil, rien n'est marqué à la truelle et c'est peut-être ce que ses détracteurs reprochent à une époque où tout est surligné, sur-expliqué, avec de longs effets gores, alors qu'ici même le sang devient esthétique et poétique. Un peu à la manière d'un Frankestein, où la créature dépasse le maître, et le lien familial ambiguë s'installe jusqu'au final.
C'est français, cela ramène le genre à ce qu'il avait de plus fort et intelligent dans les années 80, un genre utilisé pour mettre en avant un avis, un fait, une prise de conscience, où tout ne devenait que mise en abîme, rendant la menace et l'horreur bien plus horrible et crédible.