Quel bonheur de déguster Poelvoorde dans un autre registre que celui de l'humour. J'ai toujours eu du mal à accrocher au style du clown belge, tout en ressentant pour lui une inexplicable forme d'attirance et d'intérêt. Sans doute parce que j'ai toujours lu derrière l'apparence du clown l'écorché vif qui rôde à l'intérieur. Parfaitement à sa place dans Entre ses mains, il livre une performance naviguant toujours entre le chaud et le froid, juste subtile comme il le faut. Chacune de ses apparitions est auréolée de la sourde inquiétude d'Isabelle Carré, plutôt crédible en épouse et mère de famille cherchant à s'évader de son quotidien impeccable. On passera facilement sur une Valérie Donzelli un peu casse-burnes, quelques longueurs et incohérences concernant l'enquête que l'on devine se profiler au loin, et une fin décevante.
Le jeu de séduction entre les deux acteurs principaux opère magnifiquement, et l'alchimie n'est jamais artificielle.