Encore un film que j'attendais beaucoup cette année (pas très généreuse), et qui s'avère être de l'esbroufe. Avec le recul, je ne sais plus très bien pourquoi je l'attendais tant, le pitch ne pouvant finalement n'aboutir qu'à un film neuneu : un âne paisible et triste fait l'expérience de la brutalisation de la société.
Soit une fable animalière ahurie, qui aurait pu sommeiller sur l'étagère d'une classe de maternelles pour montrer des animaux aux enfants une veille des vacances de la Toussaint. Mais Skolimowski ne veut pas que ce soit le destin du film, alors il l'enrobe d'un vernis expérimental. Mais qui n'expérimente rien : l'expérimental, pour Skolimowski, c'est des effets sonores pompiers, une photographie au filtre rouge, des images avec un prisme déformant.
C'est aussi un film extrêmement inspiré en termes d'idées de mise en scène, dont voici un petit florilège :
- La grande idée de Skolimowski, c'est que la forêt la nuit, c'est un peu la boite de nuit des animaux. L'âne rencontre des loups et un hibou, et soudain des lasers verts irriguent le champ avec de la musique électro à donf (sans rire). Les lasers verts de boite de nuit se transforment en tirs de blasters qui abattent un loup : la chasse, c'est mal (la forêt est un espace de fête mais aussi le lieu de tous les dangers) !!
- Un travelling aérien au-dessus de champs et forêts (histoire de tenter de choper un prix de la mise en scène) : des éoliennes entrent dans le champ, la caméra imite alors le mouvement de rotation des éoliennes.
Personnellement, je suis sorti quand l'âne regarde un match de foot et gratte le sol lorsqu'un joueur marque un but.