Soy Cuba
Cubaaaa, Vénézuelaaaaa, en général des mots qui font immédiatement fleurir un bouquet de clichés autour du concept de Dictature !!!...tant on a réussi à formater les cerveaux dans le bon sens...
le 3 sept. 2020
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Un peuple conscient de l'impérialisme culturel et économique qui l'atteint, ça ne doit pas être si fréquent. En tout cas, ça n'est pas chez nous qu'on voit ça... Il faut dire que Cuba était idéalement placée pour ne pas pouvoir ignorer les tentatives de mainmise sur son destin : espagnole d'abord, puis américaine. La question étant de savoir si le pouvoir castriste a vraiment libéré ce peuple, mais je pense que cela excède le propos de ce beau documentaire qui s'attache à suivre quelques enfants de la Havane et à les laisser s'exprimer librement face à l'invasion touristique de l'île mais aussi à des images de propagande qui leur sont projetées. Leur spontanéité fait plaisir à voir, autant qu'elle surprend de la part de si jeunes gens qui répètent des leçons apprises par cœur sur l'impérialisme, la Révolution ou la liberté. Certaines phrases sonnent juste, malgré tout. Le cinéaste joue avec eux à se moquer de la mentalité conquérante des occidentaux, en les promenant en Cadillac dans les rues de la Capitale (excellente scène où les touristes américains sont les dindons de la farce sans même s'en apercevoir...) ou en les introduisant dans un hôtel de luxe où ils peuvent faire pipi dans la piscine en toute sérénité. De petites vengeances bien anodines dans un pays où un stylo-plume de luxe pour visiteur argenté peut coûter plus de 200 fois le salaire mensuel moyen. Cette bonne humeur d'une jeunesse indomptable n'empêche pas de voir la déréliction des habitations et la rareté des biens dans les magasins. Et c'est précisément cette juxtaposition cruelle fait tout le sel de ce film. Ça et l'intrusion indécente d'un photographe new-yorkais dont la fatuité résume assez bien la position des pays riches par rapport au reste du monde : "Je ne donne jamais d'argent pour pouvoir prendre une photo. C'est un honneur pour eux d'être photographiés par moi". Une position méprisable et ridicule que le rire d'une petite fille dégourdie et optimiste balaie d'un souffle, fort heureusement. Une petite fille qui peste contre l'impérialisme et rêve d'être actrice, tandis qu'une mère de famille anticapitaliste convaincue espère visiter Disneyland un jour. Tout le paradoxe de notre monde inégalitaire est là.
Créée
le 13 févr. 2022
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