Je l’aime bien, l’ami Larry Cohen. Le père des Envahisseurs a connu une drôle de carrière, notamment dans la série B et je l’aime bien pour ces deux raisons. C’est lui qui a écrit Maniac cop par exemple ou réalisé L’Ambulance. Pas du grand cinoche mais de la bonne série B un peu barrée et généreuse avec des histoires toujours un peu louches. C’est la raison pour laquelle je me suis laissé tenter par cet Épouvante sur New-York avec son pitch un brin loufoque et son affiche dantesque. Le résultat est malheureusement catastrophique. Scénario sans queue ni tête, personnages totalement creux, effets spéciaux des années 50, dialogues ineptes et incessants en lieu et place de l’action attendue, le film est une vraie série Z, fauchée, mal écrite, mal faite et terriblement ennuyeuse.
En dépit d’un casting plutôt sympa, les acteurs ne sont jamais exploités pour leurs qualités, David Carradine et Richard Roundtree étant, notamment, transparents et jamais mis à contribution dans le développement du récit. Michael Moriarty, de son côté, incarne un drôle de type, à moitié looser, à moitié dérangé, impossible à cerner et franchement fatiguant. Sa découverte du repère de la bête manque totalement de crédibilité et la dernière scène avec son personnage semble venir de nulle part. Quant à la bête elle-même, elle n’arrive pas à la cheville du travail de Ray Harryhausen plus de vingt ans auparavant. Autant dire qu’elle n’est ni effrayante ni impressionnante.
De ce navet incroyable qui annonce les téléfilms ringards autour de monstres improbables, on retiendra les prises de vue aériennes de New-York faites pour montrer ce que voit le gigantesque serpent ailé. Rendant compte de la démesure de la Grande Pomme avec ses tours immenses, il est aussi un témoignage de la ville telle qu’elle était aux débuts des années 1980. C’est aujourd’hui le seul intérêt de ce film raté qui n’a pas d’autres atouts à offrir.