Dans un monde futuriste rescapé d’une lointaine Grande Guerre, aseptisé, automatisé, uniforme et gouverné exclusivement pour sa fonctionnalité, procréation comprise, les émotions sont considérées comme une subversive déficience psychologique. Mis hors la loi sous le masque de la médecine, les citoyens faisant preuve d’une quelconque trace d’affectif, fondamental humain devenu la dernière menace déstabilisatrice d’une dictature qui ne dit pas son nom, sont dénoncés, enfermés, « soignés », voire euthanasiés. S’aimant en parias et dans le vague espoir d’échapper à ce monde, cette belle romance de science-fiction raconte le cheminement d’un couple prodigue, leur courage et lucidité d’abord nécessaires à braver ce qu’ils croient être pathologique, puis leur extraordinaire aventure psycho-érotique, sous fond de traque périlleuse, réinventant les notions d’amour, d’évolution et de liberté.
Dans cette aventure qui dénonce l’ineptie d’une société dépourvue de sentiments, Kristen Stewart semble retrouver son éternel rôle d’amoureuse perdue et irrésolue, avec une maturité acquise et un mode bien plus captivant que ses rôles d’antan. L’évident cousinage d’avec un 1984, un Bienvenue à Gattaca ou un THX 1138 se singularise par une romance maudite, dont la force ne laisse aucun autre choix que celui d’avancer toujours, de devenir la joie, d’être la vie et de transcender son humanité.