Et qui lit brille, Homme.
Equilibrium est un pot-pourri de ce qui se fait de mieux en matière de SF. Prenez un peu de Fahrenheit de R. Bradbury pour le Maccarthisme à l'égard des oeuvres culturelles, ajoutez-y du 1984 de G. Orwell pour l'aspect totalitaire de la société et n'oubliez pas d'inclure une pincée du "Meilleur des mondes" d'A. Huxley pour le contrôle des masses et l’inhibition des sentiments à l'aide du Prozium qui dans ce film prend la place du Soma. Enfin, mélangez le tout avec des combats stylisés qui lorgnent du coté de Matrix.
Et le résultat ? Il est plutôt digeste.
Toutes ces oeuvres sont condensées dans l'heure et demie que dure le film et aboutissent à un concentré de SF bien dosé. Bien sûr en tant que grand fan des oeuvres dont Equilibrium s'inspire je suis assez perplexe vis à vis de la portée des messages originaux dans le film mais force est de constater Kurt Wimmer a réussi le tour de force de leur rendre un bien bel hommage.
L'ambiance est définitivement ancrée dans la SF pure (le contraire aurait été étonnant, n'est-ce pas) et le spectateur, rompu ou non aux oeuvres fondatrices de la littérature dystopique, entre facilement dans cet univers sombre et totalitaire où l'Homme a perdu tout accès à la pensée et à la réflexion. La photo est agréable et sied parfaitement à l'univers qui lui est prêtée. Quant aux combats, ils sont parfaitement chorégraphiés et n'ont rien à envier à Matrix.
Les acteurs offrent des prestations correctes mais comme la psychologie des personnages n'est pas vraiment approfondie on ne gardera pas un souvenir impérissable de leurs rôles. D'ailleurs cela atteste du principal défaut du film pour qui a lu les oeuvres citées au début : le film ne fait qu'effleurer les éléments qui les rendaient si attachantes. Jamais le film n'arrive(ra) à impliquer autant le lecteur qui a dévoré 1984 ou Fahrenheit d'une traite car happé par l'histoire et son message. Mais bon, le film aurait pu être une purge suintant le fanservice donc on ne va pas trop se plaindre.