Je suis une grande fan de science-fiction et plutôt bon public en général. Autant dire qu’avec le pitch d’Equilibrium, je partais déjà vendue. Et pourtant…faudrait quand même pas m’appeler jambon.
L’intrigue, cousue de fil blanc, semble vu et revu dans le genre. A force de se complaire dans divers hommages, le scénario en oublie d’être véritablement original et de surprendre, c’est dommage. J’ai aisément pardonné le même défaut à Oblivion l’an dernier car il avait l’avantage d’avoir une esthétique magnifique. Ici, j’ai même trouvé l’image dégueulasse (mais j’y reviendrais plus tard) bien que ce soit un point de vue qui se discute.
Outre le fait que le scénario me semble un peu bancal (il me semble que l’annihilation des sentiments devrait avoir pour effet un chaos total, système totalitaire ou non, puisque personne ne se soucie de personne. Dans la même optique, j’ai du mal à comprendre que le héros vive sous le même toit que ses enfants étant donné qu’aucun lien ne le rattache à eux mais soit !) les scènes de combat, bien que belles visuellement pendant deux minutes se révèlent très vite grotesques et ridicules. Le héros qui s’en sort indemne et qui combat à lui tout seul une trentaine de clercs entraînés, sans aucune égratignure, avec un brushing toujours impeccable et un costume immaculé, ça a beau avoir un joli rendu à l’écran, c’est pas crédible deux secondes en plus d’être risible, faut arrêter le délire. Le tout sent juste la repompe pure et simple des scènes que nous proposaient déjà Matrix (et que j’ai maintenant une peur bleue de revoir tellement j’adulais ce film étant gosse), rien de bien nouveau sous le soleil donc.
Niveau profondeur des personnages, là encore, peut mieux faire. A part quelques rares scènes ou le personnage principal s’extasie devant un rayon de soleil ou pleure la mort d’un individu (scène d’une rare finesse pour démontrer au spectateur que sisi il a des sentiments regarde !), avant ou après l’arrêt de Prozium, on ne voit pas franchement la différence. Il se traîne quand même autant d’expression qu’un menhir tout au long du film le mec ! (Pardon Christian, tu sais que je t’aime mais là, c’est juste pas possible).
La fin, surtout, m’a laissée absolument pantoise. Pendant tout le film on s’acharne à nous expliquer qu'un tel système a été mis en place pour empêcher une autre guerre et on critique notamment le fait que les accusés n'aient pas droit à un procès et soit immédiatement exécutés. Résultat, que se passe-t-il à la fin? Les rebelles massacrent tout ce qui bouge sans discernement, créant ainsi une guerre civile...Ugh? Le scénariste aurait voulu décrédibiliser totalement le propos de son film qu’il ne s’y serait pas pris autrement ! Et le héros a l'air content de lui en plus! Quand on connait le but premier de la science-fiction qui se veut être un avertissement pour les sociétés modernes, finir sur une telle morale est tout de même assez dérangeant.
Enfin, l’image fade de l’ensemble m’a vraiment gâché tout le plaisir du film et ne me semble être que peu justifiée. Pourtant il y avait vraiment moyen d’en faire quelques choses de bon : Image très terne au début pour représenter l’absence de sentiment mais qui gagnerait en couleur au fur et à mesure de la prise de conscience et de l’évolution du héros. Et pourtant, même ce filon n’est pas exploité.
Bref, une grosse déception pour ma part même si je me dis que malgré tous ses défauts, Equilibrium reste, pourquoi pas, un nanar sympa devant lequel se marrer entre potes.