Pour résumer, Equilibrium c'est 1984 de George Orwell et Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, le tout à la sauce Matrix ... mais me concernant, la sauce ne prend pas. Au lieu du chef-d'œuvre annoncé (si j'en crois certains ici sur sencritique) on se retrouve face à un Matrix de bas étage qui n'a définitivement pas les moyens de ses "supposées" ambitions.
Suite à une troisième guerre mondiale qui se matérialise au début du vingt-et-unième siècle, une société totalitaire se met en place et réduit chaque être humain à n'être plus que l'ombre de lui-même au moyen d'une prise quotidienne d'une drogue le Prozium, supprimant purement et simplement toute émotion (du Prozac, quoi !), ceci pour prévenir une quatrième guerre mondiale. Une fois le contexte posé (et difficile à avaler tout de même), on commence à se poser des dizaines de questions sur cette thèse du "comment supprimer les sentiment pour asservir l'Homme ?". Comment des être humains transformés en simples pantins, sans choix ou illusion du choix (aka Matrix), peuvent-ils survivre ? Comment des être humains sans le moindre instinct naturel de survie, peuvent-ils se reproduire ? Mais bon, ce sont des questions (parmi tant d'autres) bien gênantes, auxquelles le réalisateur n'a de toute façon aucune intention d'y répondre. Kurt Wimmer n’ayant aucune réponse en tête, il choisi la solution de facilité, c'est à dire le "Ta gueule, c’est magique".
Mais en réalité, le ver était déjà dans le fruit, car l'idée même de supprimer les sentiments est complètement casse-gueule. Vivant en société, les hommes ont des interactions entre eux, un but dans la vie, des envies, une opinion, des croyances ... mais très vite, au bout de même pas cinq minutes, le réalisateur ne respecte même plus les règles qui régissent son univers et tout le monde se met à exprimer des émotions, ils deviennent sensibles, sont envieux, pleurent et se font des blagues. Clairement, le réalisateur/scénariste Kurt Wimmer n'a pas fait ses devoirs et nous livre ici un scénario d'anticipation made in Leader Price.
Quant à l'utilisation des gunfights et des combats style gun-kata aux chorégraphies les plus improbables, c'est d'un risible absolu (le summum du risible étant atteint lors du tout dernier combat). Tout ça mixé à des effets spéciaux d'une laideur insoutenable, une direction artistique aux fraises et une BO horrible ... face à cette catastrophe artistique absolue, vous êtes obligé de vous poser des questions sur les compétences supposées du réalisateur (voir même sur sa santé mentale).
Mais sérieux, qu'est venu faire Christian Bale dans cette galère ? Je me le demande encore ! Sa prestation est calamiteuse, mais connaissant son pedigree, je mettrais la faute sur la direction d'acteur. Non seulement Kurt Wimmer est un mauvais scénariste, un mauvais réalisateur et pour couronner le tout, c'est aussi un mauvais directeur d'acteur. Les scènes dramatiques entre Christian Bale et Emily Watson sont particulièrement lourdingues.
Désolé si ma critique peut vous paraitre violente pour le réalisateur, mais au final c'est bien moi qui ai le plus souffert dans cette histoire. Ce fut un véritable supplice que d'aller jusqu'au bout du film, deux heures d'une véritable souffrance tellement rien ne va dans dans tout ça !