Après la dissolution officielle des Monty Python en 1983, les membres partirent plus ou moins dans des projets divers, se retrouvant le temps de quelques films. Pour son deuxième long-métrage en solo après Personal Services, Terry Jones, alors co-réalisateur des longs-métrages de la troupe, se penche sur une aventure féérique où une bande de Vikings décide d’aller directement à Asgard afin d’y voir les Dieux et mettre fin à l’âge du Ragnarök, ce temps difficile où le soleil est invisible et où il n’existe que guerre et désolation. Un conte nordique enfantin mais pas si familial qu’il n’y parait…
Dès la scène d’introduction, le ton est fixé : Erik (Tim Robbins), jeune Viking moins barbare que ses paires, a du mal à violer une paysanne lors d’une énième tuerie et commence à cogiter après la mort de celle-ci, non sans lui avoir mis dans le crâne que cette vie de pillages, viols et meurtres tourne légèrement en rond. Aussi décide-t-il d’organiser une expédition aux confins du monde pour remédier à cette existence monotone, embarquant pour cela les meilleurs hommes de sa tribu sur les mers tumultueuses, prêts (ou pas) à affronter des dangers impensables.
Coincé entre un burlesque attendu au tournant pour l’ancien Monty Python et une réelle aventure décalée, Terry Jones délivre au final un long-métrage un brin fauché, pas toujours épique en dépit de ses séquences envolées et d’effets spéciaux aussi rudimentaires que touchants. Parfois terriblement drôle (les interventions de l’unique prêtre chrétien cherchant sans cesse à convertir son prochain, l’abordage déjanté sur le bateau de Halfdan le Noir), parfois sincèrement poétique (tout le climax est à tomber), Erik le Viking est une œuvre imparfaite, souffrant de légères longueurs et d’un humour plus distillé que dans un film des Monty Python (chose qu’il n’est pas), mais reste au demeurant un film original et inventif, à ne pas mettre devant les yeux de tous les enfants.