Des souris et des ours, la belle et la bête, une histoire d'amour et de sexe interracial

Je me souviens que quand ce film est sorti, j'ai vu pas mal de critiques positives dessus. Ceci dit, je pensais que ce dessin animé aurait moins de note; que sa sortie aurait été plus confidentielle, je fus donc surpris de découvrir le nombre de notes sur SC. Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas plus intéressé que ça à ce film lors de sa sortie : le dessin me semblait intéressant et pourtant je suis resté assez indifférent à tout cela. D'ailleurs je n'ai jamais cherché à savoir de quoi ça parlait et ce n'est qu'en lançant le film que je me suis aperçu qu'il s'agissait d'une adaptation de livres pour enfants.


Et bien c'est quand même très pauvre narrativement parlant. Je n'attendais pas une histoire complexe, non, d'ailleurs j'adore "Bambi", qui devait être une référence au moins à ce dessin animé, et dont l'histoire est hyper minimaliste mais qui jouissait de scènes bien écrites, de personnages bien exploités. Ici, les personnages secondaires sont quasi inexistants, les situations sont vite expédiées. Je sauve deux scènes : la course-poursuite avec les deux polices et le cauchemar d'Ernest. Les autres scènes ne comportent que peu d'intérêt car le développement n'est pas assez poussé. Même le cauchemar de Célestine fait pâle figure à côté de celui d'Ernest, pourtant ça commençait bien. La rencontre entre les deux loustics est également très faible, l'entente est trop rapide.


Il manque aussi un objectif principal : l'idée des dents, ça aurait dû occuper toute l'histoire, ça aurait permis de la structurer. Malheureusement, une fois arrivé à la moitié on passe à un autre récit sans objectif. Et puis les conflits sont très rares, la double scène du tribunal apparaît d'ailleurs comme une grosse farce, un prétexte pour les personnages débiter leur message positif de manière si peu subtile et par la même occasion trouver le pardon des autres. Il reste quelques scènes tendres sympathiques, mais pas si nombreuses et à nouveau pas assez creusées pour vraiment émouvoir.


J'ai parlé de l'influence de Bambi, mais jamais je n'ai retrouvé l'émotion que m'a procuré ce film. Simplement parce qu'on ne touche pas assez aux personnages ni narrativement, ni comportementalement. Car un élément qui participait de l'émotion, c'était le décorticage des mouvements de personnages (quand un personnage vient se blottir contre un autre). Mais avant de passer à la mise en scène et à l'animation, je reviens une dernière fois sur le scénario : dans "Bambi", l'épure est totale, ici, je trouve qu'on reste piégé de deux petites histoires qui se suivent, c'est sans doute pour cela que le passage d'un objectif à l'absence d'un objectif passe si aml. Dans "Bambi", dès le début on comprend qu'il ne s'agira que du cycle de la vie, d'une sorte de voyage initiatique.


La mise en scène ne m'a donc pas complètement séduit. J'aime le design des personnages et je trouve le trait intéressant. Mais il y a trop de trous et ces trous sont fait un peu n'importe comment. Pour moi, le dessin manque de solidité. De plus, ce style contemporain ne sied pas tellement avec le design très Disney des animaux. Il y a donc du beau mais à chaque fois c'est contre-balancé par cette inadéquation mais aussi une technique maladroitement appliquée.


Si le design des créatures rappelle Disney, le comportement, lui, a plutôt à voir avec les films d'animation japonais : de grands gestes, des visages hyper expressifs, un body langage excessif. Rien de naturel, tout dans la caricature. Cela 'ma fait penser à "Mes voisins les Yamadas", pour le trait surtout mais aussi pour le comportement des personnages. Je ne suis pas fan des animé, alors forcément, s'en inspirer pour réaliser un dessin animé dans nos contrées n'est pas pour m'enchanter. J'aurais mille fois préféré un comportement animal comme Disney a su si bien les faire par le passé, je toruve cette manière nettement plus touchante que des gesticulation d'épileptiques sous acide.


J'aime beaucoup le fait que ce soit fait à l'ancienne. Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'aquarelles, les couleurs étant parfois trop lisses, mais ça passe quand même. J'aime beaucoup certains décors minimalistes, là aussi j'ai pensé à "Bambi" étant donné que tout n'était pas 'fini'. L'animation en soi est assez fluide et agréable.


Les voix ne m'ont pas trop convaincu ; seule celle de Célestine m'a paru adéquate, pour les autres, il me manquait quelque chose de plus fort. Ernest, par exemple, manque un peu de puissance, mais aussi de paresse, de gourmandise. Lambert fait du mieux qu'il peut, mais à mon avis, il n'était juste pas fait pour ce personnage. J'ai bien aimé la voix du dentiste. Par contre, celle qui raconte les histoires, c'est pareil que pour Ernest, il manque un petit quelque chose, ici, c'était une voix plus criarde, plus folle.


Côté musique, c'est sympathique, doux, tendre, mignon. J'ai trouvé que ça manquait de couleurs, que c'était un peu répétitif, mais c'est sans doute la faute au scénario qui ne permet pas de toucher à un large panel d'émotions. Alors forcément, difficile d'amener des choses différentes. Mais bon, ça reste agréable à écouter.


Bref, pas vraiment convaincu par ce dessin animé : le scénario manque d'approfondissement de ses scènes, est soit trop soit pas assez écrit et l'aspect visuel m'a paru inadapté à plusieurs niveaux. Dommage. Le dessin animé reste tout de même regardable.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 4 août 2016

Critique lue 1.6K fois

14 j'aime

6 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

14
6

D'autres avis sur Ernest et Célestine

Ernest et Célestine
socrate
9

A dévorer à pleines dents !

Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...

le 10 janv. 2013

133 j'aime

22

Ernest et Célestine
Jambalaya
8

Un roman d'amitié.

Plus le temps passe et plus l'avenir de l'animation à la française semble se présenter sous les meilleurs auspices. Ernest & Célestine vient confirmer cette tendance, en soulignant ce savoir-faire...

le 3 janv. 2013

54 j'aime

9

Ernest et Célestine
Alex-La-Biche
10

... C'est mignon

C'est bien connu l'amour à deux, c'est bien. L'amour à trois, c'est mieux. Et comment ne pas être plus comblé avec ce plan à trois sorti tout droit de la tête de Stéphane Aubier, Vincent Patar et...

le 31 déc. 2014

52 j'aime

42

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55