Contre nature, oui, tout contre
Dès les premiers instants, le charme d’Ernest et Célestine opère. Par ce dessin à l’aquarelle qui étonne au cinéma, par cette musique absolument parfaite qui distille du bonheur et par ces deux personnages que tout oppose mais que la vie va irrésistiblement rapprocher.
Ernest n’est pas vraiment un ours mal léché ou mal luné, c’est juste un gars qui a les crocs. Il cherche désespérément à manger dans les poubelles et tombe sur Célestine, une petite souris créative qui ne veut pas finir dentiste mais qui est tout de même obligée de collecter les dents de lait des petits oursons. Voici donc leur rencontre, ou alors peut-être que ça ne s’est pas passé comme ça ? Peut-être que Célestine était un souriceau lorsqu’Ernest la découverte et soignée ? Après tout, qu’importe comment, du moment que ces deux là se sont trouvés.
Mais vu que la vie est ce qu’elle est et que les gens n’aiment pas trop les amitiés contre nature, Ernest et Célestine sont pourchassés et jugés pour ce qu’ils sont, pour le couple qu’il forme, détonnant et un peu effrayant (qui a dit malsain ?). Après tout, qu’est-ce qu’un ours peut-il trouver à une souris, à part peut-être un goût exquis ? Et pourquoi un rongeur irait s’enticher d’un ursidé si ce n’est pour le frisson du danger ?
Et bien non, vous vous trompez, Ernest et Célestine s’aiment beaucoup c’est tout. Ils veulent juste vivre ensemble dans une maison au fond des bois, à dessiner des gros méchants ours ou des paysages enneigés, à pêcher des têtards et écouter la pluie tomber sur le toit.
Voilà, parfois on a peur de ce qu’on ne connaît pas, ce qui semble hors norme ou déviant. Pourtant, je défie quiconque de trouver une personne dans la salle de cinéma qui n’a pas sourit de joie lorsque Célestine et Ernest se sont jetés dans les bras. Ce n’est que de l’amour après tout il n’y pas de quoi en faire un plat.