Eloge des pouvoirs de la fiction
Je passe sur la profondeur réelle d’une histoire adressée aux enfants, sur le talent de Daniel Pennac, sur le fait que les de deux héros sont émouvants. Ce film est vraiment adorable.
Ce qui m’a le plus plu dans l’histoire, c’est cette célébration des pouvoirs de la fiction. Cela peut paraître un peu brutal comme entrée en matière, mais lisez plutôt :
L’intrigue donne une place très importante à l’éducation par les fictions que l’on raconte aux enfants. Les premiers moments du film montrent l’heure du coucher dans un orphelinat, où la surveillante raconte aux petites souris, une histoire terrible peuplées d’ours cruels et menaçants. Dans cette scène d’ouverture la fiction apparait clairement comme un vecteur de propagation de la peur de l’ours, qui est en quelque sorte le moteur de la société des souris.
Après de nombreuses péripéties, de fuites et de poursuites, qui visent à condamner les deux protagonistes qui sont chacun devenus de hors-la-loi aux yeux de leurs sociétés respectives, notamment pour collaboration avec l’ennemi, mais ce n’est pas le seul motif, voilà ce qu'il se passe :
Le film de termine par une scène où l’on voit Ernest et Célestine qui écrivent un livre pour raconter leur histoire. L’histoire d’une amitié entre un ours et une souris dans un livre destiné aux enfants, et pourra véhiculer un message de paix, et ainsi poser les bases d’une société nouvelle. Une société où la collaboration des Ours et des souris sera possible, et où la peur ne régnera plus en maître.
Il est agréable de constater qu’un tel pouvoir de transfiguration de la société par les pouvoirs de la fiction est mis en valeur. Cet effet de symétrie entre les deux scènes où l’on raconte des histoires, m’a sauté aux yeux de manière si évidente qu’il fallait que j’en parle.