J'ai aimé ce film!!!!!! Et je le conseille vivement. C'est avant tout un portrait de femme.
Mona n'a pas troqué sa liberté. Elle mène une vie sans confort et sans sécurité, un peu masochiste, cette Mona ? Elle qui refuse les compromis, et fuit une vie terne de secrétaire. On ne cerne pas bien ce personnage : durant tout le film, Mona est poussée vers l'avant par on ne sait quoi de grave.
Très peu de détails sont donnés par Varda sur la vie antérieure de la jeune femme. C'est l'errance, et rien d'autre qui nous est montré : continuer sans vraiment savoir pourquoi, sans attaches, rencontrant de temps en temps un compagnon de route, se laissant apprivoiser, accueillant chaque occasion heureuse avec le même enthousiasme, presque innocent. Les rencontres qu'elle fait sont l'occasion de portraits très réussis : un philosophe éleveur de brebis, une scientifique passionnée par les platanes malades, une troupe de marginaux bohème... Cependant elle collectionne aussi les mauvaises expériences. Tour à tour ignorée, délaissée, insultée, violée, trahie, méprisée, Mona affronte une société rurale et misogyne de caricature : sclérosée et consternante.
Mais secrètement, les femmes qui voient passer Mona : des filles obéissantes, des bourgeoises à l'esprit éveillé, des dames de compagnies rêveuses ENVIENT sa liberté : Mona est seule, elle est sale, elle est rebelle. Les hommes quant à eux ne comprennent pas ou refusent de comprendre Mona.
L'arrivée de Mona est comme un caillou dans la chaussure de cette humanité endormie. Sa présence dérange. Mona est un happening. Elle dure quelques semaines, Met en question l'ordre établi, bouscule un peu les convenances, puis elle meurt.
Comment interpréter cette mort? La révolte de Mona est vaine? Elle crie dans le désert?
Le message est-il: toute lutte doit être collective? Toute marginalité mène à l'anéantissement de soi?
Vous avez des idées??