Une virée en Enfer
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Vériatble encart graphique dans la programmation du Festival de Gérardmer 2018, Errementari ne paie pas de mine face à l'excellente programmation des films en compétition. Pourtant il relève largement le niveau des films projetés, tant par sa touche graphique que par son humour potache.
Alors oui, on sent que l'influence d'Alex de la Iglesia dépasse largement le rôle de producteur. Et en ce qui me concerne, c'est la raison pour laquelle je tenais à voir le film.
Dès le départ, on oscille entre comédie fantastique décalée (un brin fauchée sur certains passages) et véritable oeuvre de genre, tant la réalisation fait preuve d'audace et de savoir faire.
Une audace en se calant grosso modo sur le même carcan que le Labyrinthe de Pan, décalée simplement sur une échelle temporelle, mais terriblement grinçante si l'on est fan de Del Toro.
Et force est de constater que ça passe plutôt bien. Le rythme du film et le développement de la trame captivent l'auditoire, régulièrement chahuté par ailleurs avec des touches d'humour ou d'auto dérision qui font largement passer ce petit travers.
Pour le reste, l'utilisation de la langue Basque, les ruptures de ton fréquentes et les personnages hauts en couleurs donnent une dynamique peu commune à ce genre d'oeuvres.
Paul Urkijo Alijo réussi donc un long métrage très attachant, beaucoup plus subtil qu'il n'y parait si on prend le temps d'y réfléchir après coup.
Car outre les multiples références au cinéma de genre, (Classique avec un clin d'oeil au Frankestein de James Whale de 1931, ou d'Amérique du Sud pour le Labyrinthe de Pan) c'est surtout une véritable plongée dans nos croyances et superstitions que Paul Urkijo Alijo nous propose d'explorer.
Mais il faut passer au-dessus des facilités scénaristiques.
Car une fois qu'on a digéré la trame, on n'en apprécie que mieux les facéties. J'ai aimé voir malmener les grandes institutions au travers des personnages secondaires.
On découvre ainsi une critique assez pinçante de la religion ou de la bureaucratie, qui se range systématiquement du côte le plus facile, ou encore les démons transformés en gros balourds ou en petites frappes. (Les passages avec les pois chiches sont exceptionnels)
Je vous conseille donc cette excellente farce fantastique, pour son côté décalé autant que pour sa grande richesse.
Créée
le 11 févr. 2018
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