Sur le point d'être viré, Julien (Gérard Lanvin), le cuisinier d'un banquier recueille en écoutant aux portes des informations financières de première main. S'en suivent investissements en bourse et délits d'initié pour financer le restaurant qu'il projette d'ouvrir avec son pote Etienne (Darroussin).
D'entrée, Lanvin fait du Lanvin (et Darroussin itou, en ado et prolo attardés), incapable d'imposer à son personnage la vérité attachée à un domestique de la grande bourgeoisie (par ailleurs, quand l'acteur arrêtera-t-il de jouer les quadras?) D'entrée, le scénario révèle une écriture maladroite et poussive. A l'exception peut-être du dénouement, relativement à suspens, cette comédie boursière est un exercice ennuyeux tout en clichés et caricatures épaisses, accompagné de considérations populistes sur les gens riches méprisants et les capitalistes méchants. L'indigence des personnages saute aux yeux; l'intrigue est lisible et, faute d'idées et de rigueur, s'encombre de fadasses et importunes digressions sentimentales entre les deux copains, illustratives d'un sujet insuffisant.
Il y a pourtant bien des choses à dire, et à dénoncer, sur les coulisses de la finance et de la banque. Superficiels, sans conviction, les auteurs restent au ras des pâquerettes. Avec ses protagonistes grossiers et sa morale à deux balles, la comédie n'est ni la satire ni le pamphlet qu'elle se devait d'être.