Comment ne pas s'émerveiller de voir que l'exploitation cinématographique de sosie se pratique encore de nos jours ? Bienvenue à la version hongroise de Charles Bronson, de son nom d'artiste Robert Bronzi ! Et faut reconnaitre qu'il y a une vraie similitude physique entre les 2 hommes. Heureusement, le jeu d'acteur saura distinguer le faux jumeau, dont la nullité lui donne constamment un air de sincérité innocente des plus fascinantes, surtout quand il est censé évoluer dans des milieux violents. Son interrogatoire par les flics donne l'impression que le mec est l'honnêteté incarnée, vierge de toute notion d'injustice, c'est génial.
La 1ère partie de Escape from deathblock 13 est assez conventionnelle et recycle avec méticulosité tous les poncifs du film de taulard (les gangs, les gardiens tortionnaires, la directrice sadique...). Bon, tout le monde joue mal, les décors réels alternent de manière très étrange avec des fonds verts (des reshots alors que les locaux n'étaient plus dispo ?), y'a des inserts numériques dégueus en plus d'être gratuits (genre une camionnette en CGI qui passe inutilement dans la rue), la galerie de trognes est délicieuse et la gestion de la cour de promenade à la gatling est une idée à retenir. On ne s'ennuie pas, donc.
Et puis survient le plan d'évasion. Le film se révèle alors pleinement et démarre un festival nanar ininterrompu jusqu'à son explosion finale mythique. Les bastons semblent opposer des trolls qui se tapent à gros coups de mandales, avec même la survenue incongrue d'une sorte de maton mini-boss. La mutinerie et ses effets spéciaux péraves sur une réalisation bien zédarde offrent un rendu foisonnant qui convoque l'esprit de Jeff Leroy, ce qui de ma part est un compliment. C'est donc plein d'étoiles dans les yeux que l'on quitte Bronzi et son marteau souvenir à panne ronde. Merci Bob !