Visual effects: YES
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le 12 oct. 2024
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Sur une planète relativement éloignée mais quasiment similaire à la nôtre, en cours de l'été 1999 (celle de la planète en question, pas notre année 1999... vous suivez ?), trois adolescents chinois (à supposer que la Chine existe aussi sur cette planète...) entrent accidentellement en contact avec une substance chimique leur conférant la capacité de projeter leur conscience vingt ans dans le futur, dans leurs corps désormais adultes, à chaque éternuement. Les voici désormais embarqués dans une aventure rocambolesque, au cours de laquelle ils mettront à jour un complot risquant de menacer l'entièreté de leur monde. Un complot mystérieusement lié à certains événements clés de cette année 1999, qu'il s'efforceront de modifier pour sauver l'avenir.
Avec un pitch aussi barré que celui de cet Escape From the 21th Century (qui évoquera sous certains aspects, pour le plus grand plaisir des fans de Naoki Urasawa, son chef-d’œuvre 20th Century Boys), on imagine déjà une comédie survitaminée portée sur l'absurde à foison. Le film ne tarde d'ailleurs pas à valider cette théorie : les gags et péripéties loufoques s'enchaînent à un rythme trépidant, soutenus par un style graphique fusionnant, à l'instar d'un Scott Pilgrim, les codes visuels du manga et du jeu vidéo (le réalisateur Yang Li ayant à la base envisagé son long-métrage comme un film d'animation), pour un résultat que le spectateur trouvera, en fonction de son niveau de tolérance à ce genre de délire, exaltant ou exténuant. D'autant que, comme dans bon nombre de films chinois, les effets numériques sont loin d'être tous convaincants et l'humour n'est pas toujours des plus fins (ce qui n'empêche pas le long-métrage de délivrer à plusieurs occasions de vrais perles de comédies, à l'instar d'une séquence à base de vélos franchement hilarante).
Il serait toutefois dommage de réduire Escape From the 21th Century à ce simple statut de comédie d'action excessive, tant le film révèle au fur et à mesure de son intrigue un visage de plus en plus sombre et désabusé. Car ce que nous raconte vraiment Yang Li, à travers le voyage initiatique de ce trio mal assorti, c'est la difficile transition vers l'âge adulte et le délitement quasi-inévitable des liens d'amitié que l'on pensaient éternels. Le décalage entre le corps âgé et l'esprit juvénile, loin de ne servir que l'aspect burlesque du film, confronte de plein fouet l'idéalisme et la fougue typiquement adolescents des protagonistes à la brutalité de leur condition future, celle d'hommes ayant fini par accepter l'illusion de leurs rêves de jeunesse, sans jamais parvenir à se libérer des regrets liés à leurs actes manqués. Si le film présente une vision assez désenchantée du temps qui passe et porte un regard mélancolique sur les souvenirs d'enfance (pas si éloigné de celui développé par Stephen King dans Ça et Stand by Me), il ne sombre pas pour autant dans le fatalisme désespéré : c'est précisément la nature éphémère des joies de notre jeunesse qui les rend dignes d'être vécues et leur souvenir si précieux. Et peu importe, au final, à quel point l'avenir semble désespéré et sans issue, celui-ci n'est jamais tracé à l'avance : seuls compte les choix que nous faisons, et la conscience que même l'acte d'amour ou de gentillesse le plus insignifiant peut avoir des répercussions dans un futur que nous ne sommes pas encore en mesure d’apercevoir.
Un appel à briller, fût-ce de manière brève, dans l'immensité du ciel étoilé, qui explose dans un bouleversant final doux-amer, nous laissant les larmes aux yeux.
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il y a 2 jours
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